Un proche de Gulnara Karimova, fille aînée de feu l'ancien président ouzbek Islam Karimova, a été condamné par ordonnance pénale à 130 jours-amende à 3000 francs, soit 390'000 francs, indique lundi le MPC dans un communiqué. Emise le 22 mai 2018, l'ordonnance en question est entrée en vigueur suite à deux décisions rendues le 8 mai dernier par la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral.
Le condamné, qui purge déjà une peine de prison en Ouzbékistan, a été actif sur sol suisse entre 2004 et 2013 "dans l'ouverture de comptes bancaires au nom de sociétés, dont le but était de fragmenter les transferts et d'entraver l'identification de l'origine et de la destination réelle des fonds", écrit le MPC. Il a également signé de faux documents bancaires afin de cacher la réelle propriétaire des fonds, soit Gulnara Karimova.
L'instruction pénale se poursuit
Cette condamnation s'inscrit dans le cadre de l'instruction pénale ouverte en juillet 2012 par le MPC sur la base de communications de soupçons de blanchiment d'argent. Initialement dirigée contre l'assistante personnelle de Gulnara Karimova et le directeur général de la filiale ouzbèke de la société russe de télécommunications Uzdunrobita, la procédure a ensuite été élargie à deux collaborateurs de l'ancienne diplomate et à cette dernière.
L'enquête suisse a permis l'ouverture de procédures dans d'autres pays, dont les Etats-Unis, la Suède et les Pays-Bas, à l'encontre de sociétés de télécommunications qui ont admis des actes de corruption.
L'instruction pénale suisse se poursuit, mais sous la direction d'un nouveau procureur, Patrick Lamon ayant été récusé en mai. Cinq personnes sont encore poursuivies et plus de 650 millions de francs de valeurs patrimoniales sont sous séquestre, ajoute le MPC.
ats/ani
Gulnara Karimova assure avoir versé un milliard d'euros à l'Etat ouzbek
En 2017, Gulnara Karimova avait été condamnée à 10 ans de prison pour des fraudes, des détournements et le recel de devises étrangères atteignant des sommes gigantesques. L'année dernière, cette condamnation avait été commuée en cinq ans de résidence surveillée, mais elle a été renvoyée en prison en mars pour purger le reste de sa peine, après avoir enfreint son assignation à domicile et refusé de payer des compensations à l'Etat.
La fille du président ouzbek mort en 2016 a affirmé dimanche que plus d'un milliard d'euros avait été transféré de ses "avoirs personnels" à l'Etat, afin de "servir aux intérêts du budget de la République". L'ancienne diplomate et chanteuse de 46 ans a également assuré avoir renoncé à toute réclamation sur plus de 600 millions d'euros détenus dans des banques étrangères. Elle demande sa libération.