Pascal Broulis s'est déclaré pendant une conférence de presse à
l'Hôtel de la Paix, un établissement voisin du Département des
finances que dirige le citoyen de Sainte-Croix. Devant les médias,
le magistrat radical a parlé d'une candidature "rassembleuse et
porteuse".
Dans un communiqué, les radicaux vaudois estiment que l'expérience
et la crédibilité de Pascal Broulis lui donnent un profil idéal.
Ils se disent convaincus que le conseiller d'Etat "dispose des
compétences nécessaires pour relever les nombreux défis économiques
et sociaux du pays, dont notamment l'épineux dossier des assurances
sociales". Le parti vaudois souligne notamment que le canton de
Vaud a pu rééquilibrer ses finances grâce à la "fameuse méthode des
petits pas" de Pascal Broulis.
"Pas favori"
Pascal Broulis donne quelques
explications dans une lettre envoyée au parti radical vaudois. S'il
ne se voit pas favori face à des parlementaires expérimentés, le
Vaudois annonce qu'il mettra "toute son énergie pour l'emporter".
Il juge qu'il pourra apporter à Berne "une expérience et des
méthodes utiles".
Le président du gouvernement vaudois vante le dialogue, l'écoute
des minorités et le respect mutuel. "Je crois que c'est comme ça
que nous garderons à la famille radicale-libérale un siège
aujourd'hui indûment attaqué". Pascal Broulis reconnaît aussi que
s'il réussit, il aura "un pincement au coeur" en quittant le canton
de Vaud. S'il échoue, "ce n'est que partie remise" pour lui et pour
le canton.
Et de conclure que Vaud doit pouvoir jouer son rôle de "pivot
romand". "Le pays a besoin d'un axe fort Lausanne, Berne, Zurich",
argumente-t-il.
Vingt ans de carrière
A 44 ans, marié et père d'un enfant, Pascal Broulis a déjà plus
de deux décennies de carrière politique à son actif. Dès l'âge de
20 ans, il siège au législatif communal de Sainte-Croix. A 25 ans,
il entre au Grand Conseil, où il est alors le plus jeune
député.
Pascal Broulis s'y profile comme un centriste, artisan du
compromis et il devient rapidement un ténor du parlement, en
particulier dès 1997 comme président de la commission des finances.
Alors directeur adjoint de la BCV et responsable de la logistique
de la banque, le radical est élu au Conseil d'Etat en 2002. C'est
logiquement qu'il hérite du Département des finances.
En 2007, ce natif de Sainte-Croix est réélu brillamment, arrivant
en tête du premier tour avec plus de 58% des voix. Ce résultat
s'explique en partie par le retour du canton de Vaud dans les
chiffres noirs en 2005, après 16 exercices négatifs. Aidé par la
bonne conjoncture, le grand argentier parvient à ramener la dette
cantonale à moins de 3 milliards en 2008, alors qu'elle avait frôlé
les 9 milliards.
Enfant de L'Auberson
Passionné d'archéologie et de
philosophie classiques, cet enfant d'un immigré grec serait le
premier naturalisé à accéder au gouvernement fédéral. Doté du côté
maternel d'un solide ancrage à L'Auberson (VD) remontant au 13e
siècle, Pascal Broulis ne se voit toutefois pas comme un étranger
de deuxième génération.
Ses détracteurs lui reprochent d'être plus un gestionnaire qu'un
visionnaire. Ils reconnaissent sa maîtrise des finances, mais
soulignent que le radical n'a que peu exercé ses talents dans
d'autres domaines. Et dans la perspective d'une carrière au niveau
fédéral, ses carences en allemand sont montrées du doigt.
agences/boi
Les autres prétendants
Pour l'heure, seuls trois autres candidats se sont officiellement lancés dans la course au siège laissé libre par Pascal Couchepin.
Le premier à s'être jeté à l'eau a été le conseiller aux Etats neuchâtelois Didier Burkhalter, un radical âgé de 49 ans.
Ensuite, le parti libéral genevois a choisi de soutenir un double ticket composé de deux conseillers nationaux Martine Brunschwig Graf, 59 ans, et de Christian Lüscher, 46 ans.
Le Tessinois Fulvio Pelli, président du Parti libéral-radical suisse, est considéré comme le candidat ayant le plus de chances d'accéder au gouvernement, même s'il a jusqu'ici refusé de briguer le poste.
Les libéraux-radicaux tessinois informeront lundi de leur décision de lancer ou non quelqu'un.
Les sections cantonales ont jusqu'au 10 août pour annoncer leurs candidats.
Un autre parti dans la course?
La succession de Pascal Couchepin agite aussi les autres partis. Les démocrates-chrétiens pourraient tenter de récupérer le siège perdu en 2003, mais aucune candidature n'a encore été lancée.
De leur côté, les Verts n'excluent pas de se lancer dans la course.
Enfin, l'UDC a fait savoir qu'elle proposerait une candidature dans deux cas de figure: si aucun candidat libéral-radical ne lui convient ou si une coalition PDC-PS-Verts tentait d'élire un PDC.