Selon cette enquête publiée lundi, 86% des Suisses ont une impression globale positive ou plutôt positive du système de santé. Ce taux de satisfaction dépasse les 75% depuis 2013. Mais, dans le même temps, seuls 61% des sondés considèrent encore la qualité du système de santé comme bonne ou très bonne. C'est vingt points de moins qu'il y a un an.
Une claire majorité des citoyens souhaite conserver le catalogue de prestations à son niveau actuel (63%), voire à l'étendre (26%, +10 points), et ils s'opposent à des coupes. De même, la disposition à renoncer soi-même à des prestations a reculé, même si cela devait permettre de faire des économies. En particulier seule une minorité de sondés serait prête à une restriction du libre choix du médecin (27%) ou à une limitation de l'accès aux médicaments (38%).
Une majorité "claire et stable" considère que les prix des médicaments sont trop élevés. Mais dès qu'il s'agit de maladies dépassant les cas les plus légers, l'efficacité et la qualité du traitement passent au premier plan.
Médicaments innovants accessibles à tous
Ainsi, les sondés souhaitent un accès rapide et large aux médicaments et thérapies innovants, en particulier dans les domaines très discutés du cancer et des maladies rares, écrit l'association de branche de l'industrie pharmaceutique.
Ils sont 93% à juger que des médicaments anticancéreux innovants doivent être accessibles à tous et autant acceptent que les traitements pour les maladies rares soient couverts par l'assurance maladie de base.
Et cela, même si les citoyens pensent que les coûts de la santé et les primes de caisse-maladie vont continuer à augmenter. Un tiers d'entre eux (34%) juge même les primes comme problématiques pour leur ménage. Cependant, ils ne sont "pas disposés à faire des expérimentations pour faire baisser les coûts".
Invité à commenter cette étude lundi soir à Forum, le conseiller fédéral Alain Berset estime qu'il n'y a rien de paradoxal à ce que les Suisses veuillent limiter la hausse des primes tout en voulant ce qu'il y a de mieux pour se soigner: "C'est parfaitement logique, c'est un appel à l'efficience, à l'efficacité. On peut dire dans notre pays qu'on a vraiment accès à des prestations de bonne qualité. Et il est normal qu'on veuille y accéder à un prix supportable."
"En travaillant tous les jours pour réduire ou optimiser les coûts, on arrive à avoir des effets", affirme-t-il encore.
ats/nr/vkiss
La méthodologie
Les résultats de ce moniteur reposent sur une enquête représentative conduite par gfs.bern sur mandat d'Interpharma auprès de 1200 citoyens de toute la Suisse. L'enquête a été réalisée entre le 4 et le 23 mars 2019 par le biais d'entretiens personnels.