Michael Lauber organise sa contre-attaque et vise un juge fédéral

Michael Lauber entend redorer son blason. En jeu: sa crédibilité et sa carrière, explique 24 Heures dans son édition du jour. Pour ce faire, le premier magistrat bataille sur deux fronts.

Juge visé pour ses propos

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a confirmé jeudi qu'il a déposé une demande de récusation contre le président de la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral (TPF) auprès de la Cour d'appel du tribunal basé à Bellinzone, sous la forme d'une demande de révision.

"Le MPC a pris connaissance d'informations suggérant une possible partialité du juge pénal fédéral en charge, et ce de manière explicite en lien avec la personne du procureur général", poursuit-t-il.

Michael Lauber vise le juge fédéral Giorgio Bomio-Giovanascini, qui l'aurait critiqué devant le conseiller aux Etats Claude Janiak (PS/BL). Il aurait notamment déclaré que la situation au sein du MPC n'est plus tenable et que le procureur général n'est pas rééligible.

"Il n'est pas possible pour un juge de s'exprimer publiquement avant une décision", souligne Claude Janiak dans le Tages-Anzeiger. Ce dernier n'a rien à ajouter à l'article.

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Un ténor du barreau pour sa défense

Michael Lauber sera par ailleurs assisté d'un avocat dans le cadre de l'enquête disciplinaire ouverte par l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC), précise le MPC. Le magistrat aurait engagé le cabinet zurichois Erni Caputo pour défendre ses intérêts. Ces as du barreau ont notamment défendu Roman Polanski, Pierin Vicenz, ou encore Sepp Blatter.

En dépit de l'enquête disciplinaire conduite par l'Autorité de surveillance du MPC, Michael Lauber est toujours candidat à un nouveau mandat. Sa réélection par les Chambres fédérales a été repoussée à la session d'automne.

Mercredi, le professeur Peter Hänni a été nommé pour diriger l'enquête disciplinaire concernant Michael Lauber. Celle-ci aura pour but d'éclaircir ses déclarations à l'Autorité de surveillance du MPC et ses actions dans le cadre des procédures FIFA.

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"Timing désastreux"

Interrogé par une journaliste de la RTS, un parlementaire s'est dit sidéré par la situation et notamment par le fait que tout soit rendu public. Pour lui, on dirait que Michael Lauber a lancé son baroud d'honneur.

Dans le 12h30, le conseiller national UDC genevois Yves Nidegger estime lui que le Parlement est un peu mal pris dans cette histoire, car il est censé réélire le procureur général cette année: "Pour les parlementaires que nous sommes, ce timing est absolument désastreux. Nous nous demandons: doit-on proposer la réélection de Michael Lauber, ou doit-on attendre d'en savoir plus, ou ne pas proposer sa réélection".

Propos recueillis par Camille Degott

jfe avec ats