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La pauvreté gagne du terrain en Suisse et touche plus de 8% de la population

675'000 personnes en situation de pauvreté en Suisse en 2017, soit presque 10% de plus que l'année précédente.
675'000 personnes en situation de pauvreté en Suisse en 2017, soit presque 10% de plus que l'année précédente. / 19h30 / 1 min. / le 4 juillet 2019
Avec quelque 670'000 personnes touchées, la pauvreté a pris de l'ampleur en Suisse, en passant de 7,5 à 8,2% de la population en 2017, soit une hausse de 10% en un an, selon le rapport social de l'Office fédéral de la statistique.

Comme par le passé, les personnes seules, celles vivant dans un ménage monoparental avec des enfants mineurs ou dans un ménage sans personnes actives occupées, ainsi que les personnes sans formation postobligatoire étaient les plus concernées par la pauvreté, peut-on lire dans le rapport de l'OFS.

De son côté, l'oeuvre d'entraide Caritas met en exergue un nouveau chiffre, bien plus élevé que prévu: durant ces quatre dernières années, 12,8% des personnes en Suisse ont fait l'expérience de la pauvreté au moins pendant une année.

Or, parallèlement, le taux d’aide sociale pour l’ensemble de la population est resté stable depuis 2005, à l'exception des enfants et des personnes entre 46 à 64 ans pour lesquelles il a augmenté. En 2017, il atteignait 3,3%.

L'aide sociale octroyée plus longtemps

L'OFS relève encore qu'entre 2008 et 2017, la durée d’octroi des prestations de l’aide sociale s’est allongée. Et de constater que le taux d’aide sociale n’est que faiblement influencé par les périodes de croissance ou de recul économique.

A noter que la Suisse et les pays de l'Union européenne consacrent chacun un peu plus du quart de leur produit intérieur brut à la protection sociale. Ainsi, en Suisse, ces 175 milliards de francs représentaient 26,1% du PIB en 2017. En comparaison, pour les 28 pays de l'UE, les dépenses pour la protection sociale atteignaient cette année-là 27,1% du PIB, peut-on lire dans le rapport.

Davantage de dépenses pour la vieillesse et la maladie

Globalement, les dépenses pour la protection sociale continuent d’augmenter: de 13'300 francs par habitant en 1996, elles se montent à 20'700 francs par habitant en 2017. En cause, principalement les risques et les besoins liés à la vieillesse et à la maladie. En Suisse, ces deux domaines représentaient respectivement 42,4% et 31,7% du total des prestations sociales en 2017.

Les dépenses pour le chômage, quant à elles, ne connaissent pas de tendance à la hausse et ce malgré un nombre de plus en plus important de personnes au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Après de fortes progressions entre 2001 et 2003 et entre 2008 et 2010, le taux s’est stabilisé pour s’établir à 4,7% en 2018.

Les prestations en faveur de la vieillesse et de la maladie concentrent en Suisse près des trois quarts des dépenses sociales. [OFS]
Les prestations en faveur de la vieillesse et de la maladie concentrent en Suisse près des trois quarts des dépenses sociales. [OFS]

jvia avec ats

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Caritas dénonce une "évolution alarmante"

Caritas voit dans les chiffres de la pauvreté une "évolution alarmante", en contradiction avec l’objectif auquel la Suisse s’est engagée en signant l’Agenda mondial 2030 pour le développement durable, dont le but est de réduire de moitié la pauvreté au cours des dix prochaines années.

L'oeuvre d'entraide appelle donc à une action déterminée et demande une politique contraignante et efficace. Mais c'est surtout Berne que Caritas vise. En effet, après le retrait de la Confédération de la politique de lutte contre la pauvreté il y a un an, il apparaît que le problème ne peut pas simplement être rejeté sur les cantons et les communes. Il faut d’urgence mettre en place une stratégie nationale à tous les échelons et en partenariat avec la société civile, affirme Caritas.