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Conseil fédéral: au peuple de voter, selon l'UDC

Un fossé culturel entre les dirigeants alémaniques et la base romande?
Toni Brunner a galvanisé ses troupes samedi à Coire.
L'UDC veut mettre fin aux "manoeuvres" qui accompagnent l'élection du Conseil fédéral. Le parti s'est prononcé samedi à Coire pour le lancement d'une initiative pour l'élection du gouvernement par le peuple. La décision de lancer une initiative a été prise par 358 voix contre 28. Parmi les opposants figurent 11 délégués genevois.

Le comité directeur va préparer un texte définitif qui sera
soumis à l'assemblée des délégués du 3 octobre à Genève. La
proposition zurichoise prévoit l'élection du Conseil fédéral au
système majoritaire. Par 297 voix contre 97, l'assemblée a encore
demandé au comité directeur d'étudier aussi la possibilité d'une
élection à la proportionnelle.

Par et pour le peuple

Il est temps d'élire le gouvernement "par le peuple pour le bien
du peuple", a déclaré Christoph Mörgeli en présentant la
proposition zurichoise. L'élection du Conseil fédéral par le
Parlement n'est plus aujourd'hui "qu'une cuisine malodorante". Les
minorités linguistiques doivent être prises en compte
équitablement.



Christoph Mörgeli souhaite que le Conseil fédéral soit élu selon
le système d'élection du gouvernement bernois avec garantie de
siège pour la minorité linguistique. Deux sièges seraient ainsi
garantis aux cantons du Tessin, de Vaud, de Neuchâtel, de Genève,
du Jura ainsi qu'aux districts francophones des cantons de
Fribourg, du Valais et de Berne et aux districts italophones des
Grisons.

Succession Couchepin évoquée

Yvan Perrin, vice-président de l'UDC, est, comme son président
Toni Brunner, plutôt favorable à une élection à la proportionnelle.
Mais le Neuchâtelois ne se fait guère d'illusion, la proposition
zurichoise va certainement l'emporter.



Les délégués ont encore évoqué la succession de Pascal Couchepin.
Le démocrate-chrétien Urs Schwaller est "quasiment élu et la gauche
occupera bientôt cinq des sept sièges gouvernementaux", a déclaré
le président Toni Brunner. L'UDC attend les nominations dans les
partis avant de décider d'éventuellement se lancer dans la course.
L'UDC estime qu'elle a un "droit établi incontestable" à un
deuxième siège et que le Fribourgeois Jean-François Rime serait un
excellent candidat.



ats/lan

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Merz et Calmy-Rey critiqués

L'assemblée des délégués de samedi a aussi été pour l'UDC l'occasion de faire un bilan des deux années d'activité du Conseil fédéral.

Les critiques ont fusé, notamment à cause de la Libye. "Je comprends que le peuple ne puisse pas admettre" que Hans-Rudolf Merz présente des excuses à la Libye, a déclaré Toni Brunner. Il aimerait bien savoir pourquoi le président de la Confédération n'a pas rencontré personnellement le président libyen Kadhafi.

Le président de l'UDC aimerait aussi savoir pourquoi le président de la Confédération n'est pas revenu de Libye avec les deux otages suisses. "Je préfère ne pas savoir ce qui se passera si les deux otages ne rentrent pas en Suisse dans une semaine", a-t-il ajouté.

Hans-Rudolf Merz n'est pas le seul responsable. Selon Toni Brunner, la diplomatie a échoué à résoudre le litige. Et il se demande aussi si ce n'est pas là le résultat de la politique étrangère de Micheline Calmy-Rey.