Mais que se dira l'employeur ou le directeur d’école qui apprendra que ses collaborateurs ou ses élèves sont accros au cannabis? Et combien de fumeurs auront envie de tenir leurs supérieurs au courant de leur addiction?
La clause adoptée début juillet par la commission, et annoncée mercredi dans les journaux Tamedia alémaniques, aura sans doute pour effet de fortement réduire le nombre de candidats à ces essais-pilote, prévus à Lausanne, Genève, Zurich, Berne, Bâle, Bienne et Lucerne.
Ces test autoriseraient les consommateurs à s'approvisionner en toute légalité, ce qui fait dire à ses détracteurs que c'est un premier pas vers la légalisation.
Intérêt scientifique restreint
Dans son message transmis au Parlement en mars dernier, le Conseil fédéral y posait des conditions strictes: le nombre de participants par ville - notamment - est limité à 5000, alors qu’on évalue à au moins 200'000 les consommateurs réguliers de cannabis en Suisse.
Or l’intérêt scientifique des tests risque de retomber, faute de candidats en suffisance. Avec peu de participants, les résultats perdraient en effet beaucoup de leur pertinence.
En commission, une minorité demandait aussi l'obligation pour les participants de renoncer temporairement à leur permis de conduire, ce qui a été refusé. Quoi qu'il en soit, les débats ne font que commencer, ils se poursuivront probablement après les élections fédérales, ce qui pourrait changer la donne une nouvelle fois.
Alain Arnaud/vkiss