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Les otages rentreront de Libye en vol de ligne

Le Falcon est rentré cette nuit sans les otages, mais avec leurs bagages.
Le Falcon est rentré cette nuit sans les otages, mais avec leurs bagages.
La Confédération a obtenu de la Libye une promesse écrite quant à la libération des deux Suisses retenus à Tripoli avant la fin du mois. A la demande expresse du gouvernement libyen, les otages devraient par ailleurs rentrer en Suisse en avion de ligne.

Le président de la Confédération a désormais la garantie écrite
du premier ministre libyen que les deux Suisses "pourront quitter
la Libye avant la fin du mois", soit avant mardi prochain, a
précisé le Département fédéral des finances (DFF) dans un communiqué. Le conseiller fédéral ne disposait
jusqu'à présent que d'une promesse orale.



Les deux hommes d'affaires assignés à résidence surveillée ont
d'ores et déjà reçu leur passeport et un visa. Il ne manque plus
que l'autorisation de sortie des autorités judiciaires
libyennes.

"La Libye tient à ce que les deux Suisses quittent le pays en
tant que simples hommes d'affaires", c'est-à-dire en empruntant les
lignes aériennes traditionnelles, a précisé le DFF. Pour répondre à
cette demande, la Suisse a tout de suite ordonné le retour du
Falcon. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'avion du Conseil
fédéral est donc revenu de Tripoli sans les deux otages, mais avec
leurs bagages.



La Libye nie en effet tout lien entre l'interpellation d'un des
fils du colonel Kadhafi l'été dernier à Genève et l'arrestation
quelques jours plus tard des deux hommes d'affaires suisses à
Tripoli, qu'elle accuse de séjour illégal sur son territoire.

La Suisse tient ses engagements

De son côté, la Suisse tient tous les
engagements pris dans le cadre de l'accord passé avec la Libye en
respectant les "délais convenus", pour "créer les conditions
optimales d'un retour rapide en Suisse" des deux otages, a encore
souligné le DFF.



Le secrétaire d'Etat Michael Ambühl, du Département fédéral des
affaires étrangères (DFAE), a ainsi été chargé de la reprise des
relations bilatérales entre la Suisse et la Libye.



Conformément à l'accord, la Suisse doit encore nommer un juge qui
la représentera au sein du tribunal arbitral qui sera mis sur pied
pour examiner les circonstances de l'arrestation d'Hannibal
Kadhafi. Son nom sera publié dans les délais, assure le DFF.

Avis de droit demandé

Pour mémoire, l'accord a été conclu à Tripoli le 20 août dernier
par le président de la Confédération. Pour obtenir la libération
des deux otages et le rétablissement des relations diplomatiques et
commerciales entre la Suisse et la Libye, Hans-Rudolf Merz a
présenté ses excuses à la Libye pour l'arrestation "injustifiée et
inutile" d'Hannibal Kadhafi et de son épouse par la police
genevoise le 15 juillet 2008. La création d'un tribunal arbitral a
également été décidée.



Ce dernier point a fâché le canton de Genève, qui a saisi la
Conférence des gouvernements cantonaux (CdC). Tout en reconnaissant
les efforts du Conseil fédéral pour faire libérer les deux Suisses,
la CdC a estimé vendredi que l'accord conclu soulevait des
questions "fondamentales" sur les relations entre la Confédération
et les cantons et sur le droit suisse. Elle va demander un avis de
droit à un expert externe.

La Libye aurait demandé plus

Par ailleurs, la Libye aurait demandé plus que ce qu'elle a
obtenu dans l'affaire Kadhafi. Les excuses exprimées auraient été
en dessous de ce qu'elle aurait voulu, a indiqué vendredi aux
médias le président du PLR, Fulvio Pelli, à l'issue des entretiens
de Watteville avec le Conseil fédéral. Par souci de ne pas
compliquer encore davantage les choses, les 5 partis
gouvernementaux n'ont cependant fait que très peu de commentaires,
selon le conseiller national tessinois. La marge de manœuvre du
président de la Confédération se limitait au domaine des excuses,
selon Fulvio Pelli.



agences/lan

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Deux Suisses victimes d'une affaire d'Etat

Les deux otages, un Suisse alémanique de 54 ans représentant du groupe d'ingénierie ABB en Libye et le responsable d'une petite entreprise de construction, sont empêchés de quitter le territoire libyen depuis le 19 juillet 2008.

Officiellement, il ne s'agit pas d'une des mesures de rétorsion de Tripoli après l'arrestation dans un palace de Genève d'un fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, accusé de mauvais traitements sur deux domestiques.

Pour mettre fin au contentieux qui a conduit à la rupture des relations entre Berne et Tripoli, Hans-Rudolf Merz a présenté le 20 août ses excuses à la Libye pour l'arrestation et les deux jours de détention d'Hannibal Kadhafi et de sa femme enceinte.

Le président de la Confédération avait alors indiqué avoir reçu en contrepartie la promesse de Tripoli de laisser partir les deux Suisses avant le 1er septembre.

Ce jour est la date anniversaire de l'arrivée au pouvoir du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, il y a quarante ans et l'occasion, outre des cérémonies fastueuses, d'une amnistie contre les auteurs de petits délits.