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Grave pénurie en vue dans le personnel hospitalier

Les conditions de travail pour le personnel sont à revaloriser dans les hôpitaux suisses.
Une grave pénurie de personnel hospitalier menace la Suisse.
Une grave pénurie d'infirmiers et d'infirmières menace la Suisse. Selon une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan), il faudra recruter 190'000 nouveaux collaborateurs d'ici 2030. Cette évolution est surtout lié à la démographie.

Quelque 330'000 personnes travaillent aujourd'hui dans le
domaine des soins en Suisse, selon l'Obsan. Au début de l'année,
l'institut avait évalué qu'il faudrait environ 25% d'infirmiers et
d'infirmières en plus en 2020. La Fondation Careum a maintenant
analysé en collaboration avec l'Obsan l'évolution probable durant
les dix années suivantes.

La conclusion est dramatique. "La Suisse doit recruter jusqu'à
190'000 nouveaux collaborateurs dans le secteur des soins durant
les 20 prochaines années", peut-on lire dans l'étude présentée
mercredi à Zurich. Ce chiffre correspond au nombre de soignants qui
travaillent actuellement dans les hôpitaux, les EMS et les soins à
domicile.

Démographie et formation

Beat Sottas, de la fondation zurichoise Careum, a expliqué que
la pénurie menaçante a trois causes principales. Le nombre de
personnes de 65 ans et plus devrait augmenter de 34%. Même si les
personnes âgées seront en meilleure santé, il faudra entre 50'000
et 80'000 soignants en plus pour les épauler.



De nombreux infirmiers et infirmières partiront en outre à la
retraite. Selon l'étude, la moitié du personnel de santé atteindra
l'âge de la retraite d'ici 2030. Dans les EMS et le secteur des
soins à domicile, ce seront même deux employés sur trois. De
nombreux collaborateurs n'en peuvent plus. Ils partent en
préretraite ou changent de métier après quelques années.



Il y a par ailleurs de moins en moins d'étudiants qui terminent
une formation dans le secteur des soins. Selon Beat Sottas, on ne
pourra pas compenser le manque de personnel en engageant des
migrants. Les autres pays prennent en effet des mesures pour garder
le personnel formé. Et selon l'OCDE, la Suisse n'est plus aussi
attractive qu'avant dans le secteur de la santé.

Le défi de l'attractivité

Le défi est de réussir à motiver et former suffisamment de
personnes en l'espace de 20 ans, a dit Beat Sottas. Les écoles
suisses de soins infirmiers peuvent actuellement former entre 3300
et 3500 personnes par an. Jusqu'à 2030, cela représente un maximum
de 70'000 nouveaux soignants, soit trop peu par rapport aux 190'000
qui manqueront.



Selon le directeur du centre de formation Careum à Zurich, le
secteur a besoin de collaborateurs de tous niveaux, de l'apprenti à
celui qui a clos un haute école. Christian Schär appelle la
Confédération et les cantons à mettre en place une stratégie de
promotion. Les métiers de la santé doivent être présentés comme des
emplois attractifs dans lesquels on peut se développer.



Les salaires - par exemple lors de stages - doivent par ailleurs
s'améliorer et il faut aider les personnes intéressées à payer
leurs études, estime Christian Schär. Les autorités dépensent
aujourd'hui environ 750 millions de francs par an pour la formation
des médecins, contre 250 millions pour celle du personnel
soignant.



ats/dk

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