C'est un fait, corroboré par une récente étude de scientifiques français, la flore s'installe dans des sols différents en Europe. Au-delà de l'augmentation des températures, leur composition joue un rôle important sur la modification de la biodiversité végétale en montagne, comme en plaine.
En Suisse, le taux d'azote atmosphérique qui retombe dans les sols est élevé. Trop élevé selon les botanistes. Cela influence ce changement: certaines plantes s'épanouissent, déclinent, ou se déplacent, d'autres prennent même la place d'espèces établies.
Augmentation dès les années 1950
"Le taux d'azote atmosphérique a augmenté à partir des années 1950, explique Sabine Braun, directrice de l'Institut suisse de biologie végétale. Le maximum observé était entre 1980 et 1985. Puis, ça a diminué un peu, mais l'azote s'est accumulé dans les écosystèmes et est resté là. C'est pour cela qu'il y a quelques effets qui apparaissent maintenant."
Sabine Braun et son équipe examinent notamment les effets sur les arbres. "On a notamment remarqué qu'ils sont plus sensibles à la sécheresse dans des zones où il y a beaucoup d'azote", explique la scientifique.
Cet azote contenu dans les sols contribue à rendre les terrains plus acides. Certaines plantes s'en nourrissent, d'autres moins. En Suisse, selon les derniers rapports publiés par l'Office fédéral de l'environnement, les charges critiques pour l'azote sont dépassées dans de nombreux milieux naturels. Cela implique à terme une chute de la biodiversité et des modifications des écosystèmes, autant dans les bas-marais que dans les forêts alpines.
Pierre-Etienne Joye/jfe