"Normalement, Ban Ki-moon transmet toutes les requêtes qu'il
reçoit. Mais cette fois-ci, il a jugé que la lettre libyenne était
contraire à l'esprit de la charte de l'ONU, qui protège la
souveraineté des Etats-membres. La lettre est donc restée sans
suite", a indiqué Philippe Bolopion, correspondant de la RSR au
siège des Nations Unies à New York. Cependant, rien n'interdit au
colonel Kadhafi d'évoquer le sujet le 23 septembre lorsqu'il
s'adressera à l'Assemblée générale juste après B.Obama.
L'ambassadeur libyen auprès de l'ONU a donc bien envoyé une lettre
début août au secrétaire général de l'organisation Ban Ki-moon, a
confirmé le journaliste, qui s'appuie sur "des sources bien
placées". Un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, a confirmé
l'information.
L'ambassadeur accusait la Suisse de se comporter "comme une mafia,
se livrant au blanchiment d'argent et finançant le terrorisme". Il
proposait un démantèlement du pays, qui serait partagé entre la
France, l'Italie et l'Allemagne.
L'ambassadeur libyen
demandait ensuite à ce que cette proposition soit transmise au
bureau de l'Assemblée générale des Nations Unies pour être incluse
à l'ordre du jour du grand sommet de l'ONU qui commence le 23
septembre, à New-York.
La Libye prend le 15 septembre prochain la présidence de
l'Assemblée générale de l'ONU pour un an. Le nouveau président de
l'Assemblée est l'ancien ministre libyen des Affaires
étrangères.
Pas de requête, dit Berne
Un peu plus tôt jeudi, le Département fédéral des affaires
étrangères (DFAE) avait indiqué à la TSR et à la RSR que "jusqu'à
présent, l'organe onusien chargé d'établir l'agenda de l'Assemblée
générale - le General Committee - n'a reçu aucune demande de la
Libye demandant l'inscription à l'ordre du jour d'un point
concernant la Suisse".
L'information avait été révélée mercredi soir par la parlementaire
Christa Markwalder (PLR/BE) lors de l'émission 10 vor 10 de la TV
suisse alémanique.
Christa Markwalder est la vice-présidente de la Commission de
politique extérieure du National.
Pour sa part, Mouammar Kadhafi avait annoncé vouloir un
démantèlement de la Suisse pour la première fois en juillet
dernier, lors du G8. Les relations entre Berne et Tripoli sont
extrêmement tendues depuis l'arrestation du fils du colonel libyen
Hannibal Kadhafi en juillet 2008 à Genève. Deux ressortissants suisses sont retenus
en Libye depuis plus d'une année.
Caroline Briner