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Polémique autour de photos d'Hannibal Kadhafi

Ils étaient quelques dizaines à s'être rendus sur la Place des Nations.
Ils étaient quelques dizaines à s'être rendus sur la Place des Nations.
La Tribune de Genève a publié vendredi deux photos du libyen Hannibal Kadhafi, arrêté en 2008 à Genève. En réaction, le procureur D.Zapelli va ouvrir une enquête pour violation du secret de fonction. A Genève toujours, une cinquantaine de personnes ont manifesté en faveur des deux otages suisses.

La Tribune de Genève a publié dans son
édition de vendredi deux photos d'identité d'Hannibal Khadafi,
prise, dit le journal, après son interpellation par la police
genevoise le 15 juillet 2008.



Le quotidien genevois, qui précise détenir ce document depuis
plusieurs mois, "juge aujourd'hui utile de le publier" car il
"témoigne du sentiment de déshonneur perçu par les Libyens".



Les deux photos d'Hannibal Kadhafi, de face et de profil,
illustrent un article intitulé "L'humiliation, nerf de la guerre
que livre la Libye à la Suisse". "En quarante ans de pouvoir, c'est
la première fois qu'un membre du clan Kadhafi passe une nuit en
prison", rappelle Hasni Abidi, directeur à Genève du Centre
d'études et de recherche sur le monde arabe, cité dans le
quotidien.

Procureur mécontent

Le procureur général genevois Daniel Zappelli a bondi en voyant
ces photographies. "Je vais ouvrir une enquête contre inconnu pour
violation du secret de fonction", a-t-il déclaré à l'ATS. Le
magistrat a dit ne pas comprendre pourquoi le journal genevois a
publié ces images, surtout "dans le contexte actuel".



Daniel Zappelli a a priori exclu que la fuite provienne du Palais
de justice. Ces portraits de face et de profil "ne figurent jamais
dans le dossier judiciaire". Chaque citoyen, a-t-il rappelé, a
droit au respect de sa personne.

Un "élément d'information"

Pierre Ruetschi, rédacteur en
chef de la Tribune de Genève, a justifié la décision de rendre
public ces images, car, dit-il, "ces photos font partie de
l'analyse pour comprendre ce qui se passe".



Selon Pierre Ruetschi, les portraits d'Hannibal Kadhafi sont un
témoignage unique sur les conditions de son l'arrestation. "C'est
un élément d'information". Le rédacteur en chef n'a pas eu
l'impression de jeter de l'huile sur le feu. "Il y a des facteurs
bien plus lourds que cette photo dans cette affaire".

Origine de la photo

La police genevoise doute que la fuite provienne de ses
services. «Nous ne transmettons pas ce genre d'images», a insisté
son porteparole Jean-Philippe Brandt. Les photographies prises pour
l'identité judiciaire sont en couleurs. Les portraits d'Hannibal
Kadhafi publié dans la Tribune de Genève sont en noir et
blanc.



Du côté du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), on
garde le silence sur ces photographies. "Nous n'avons pas
l'habitude de commenter les articles de presse", a fait savoir un
porte-parole.



ats/bri

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Manifestations de soutien aux deux entrepreneurs

Quelques drapeaux suisses flottant au vent, quelques élus genevois et citoyens en colère, mêlés à de nombreux journalistes: le rassemblement a été avant tout symbolique.

Organisateur de la manifestation, Stéphane Valente, conseiller municipal UDC à Vernier (GE), affirme garder bon espoir d'une libération prochaine des deux ressortissants suisses retenus en Libye. "Il leur manque un seul papier, la levée de la procédure judiciaire", indique l'élu genevois.

Il n'a plus de contact direct avec les deux Suisses en Libye depuis le 21 août, précise-t-il, mais est en contact avec les familles. "Ce doit être très dur pour eux, à deux doigts de la sortie", affirme Stéphane Valente.

"Nous ne sommes pas là pour crier vengeance, mais seulement pour exprimer notre soutien aux familles", explique-t-il. Les familles, elles, ne sont pas présentes, "pour éviter la médiatisation", indique l'élu UDC.

"Rien ne justifie que nos compatriotes soient encore retenus", déclare Anne-Marie von Arx-Vernon, expert à la Ligue suisse contre la traite des êtres humains et députée démocrate-chrétienne au Grand Conseil.

Un manifestant qui souhaite rester anonyme se promène avec une pancarte: "Comment est-ce possible que la Libye préside l'ONU alors qu'elle ne respecte pas les droits de l'homme? Mais à quoi sert l'ONU?"

La Libye préside pour un an l'Assemblée générale de l'ONU à partir du mois de septembre. Il s'étonne que, alors que les deux Suisses ont été retenus en otages par un gouvernement, l'ONU n'ait rien fait. La Suisse aurait dû demander à l'ONU de réagir, selon lui.