Dans l'émission "Der Club" de la télévision alémanique SF,
Roland Nef a confirmé mardi soir qu'il interdirait à l'avenir les
exercices qui ne font pas partie des tâches principales d'une
compagnie.
Un soldat peut désobéir
Le matériel est à cet égard décisif: si une compagnie commande
pour un exercice du matériel qui n'est pas habituel, une analyse de
risques doit avoir lieu, a affirmé le chef de l'armée.
Un soldat doit par ailleurs désobéir à un de ses supérieurs
lorsqu'un exercice lui semble trop risqué, a poursuivi Roland Nef,
qui ne veut pas de "Rambo" dans l'armée. Roland Nef a nié que dans
l'armée, la pression du groupe soit trop grande pour empêcher un
tel courage de ses opinions.
"Jouer aux soldats"
Le chef de l'armée n'a en revanche
pas souhaité prendre position sur les activités du groupe
paramilitaire "Swiss Army Group", duquel les victimes de l'accident
faisaient partie et qui était présidé par le commandant des
militaires tués sur la Kander.
Il ne connaît pas ces activités. Ce type de sociétés
paramilitaires est une association privée de personnes qui disent:
"jouons un peu aux soldats". Roland Nef n'a toutefois pas la
possibilité de limiter ces sociétés.
Les recherches se poursuivent
Par ailleurs, l'armée a indiqué mercredi que les recherches pour
retrouver la cinquième victime de l'accident se poursuivent. Les
autorités décideront en fin de semaine de la suite à leur donner, a
souligné le porte-parole de l'armée Felix Endrich. Vendredi, la
justice militaire informera également la presse sur l'état de son
enquête.
Au niveau politique, les commissions de la politique de sécurité
des deux Chambres fédérales ont été informées par Roland Nef ainsi
que par le ministre de la Défense Samuel Schmid de l'état de
l'enquête et des recherches.
La question de créer une commission d'enquête parlementaire n'a
pour l'instant pas été abordée, selon leurs présidents Hans Altherr
(PRD/AR) et Bruno Zuppiger (UDC/ZH).
ats/cer
Rappel des faits
Le 12 juin dernier, l'accident de deux canots pneumatiques avait fait quatre morts, un disparu et plusieurs blessés sur la rivière Kander, près de Wimmis.
Ce cours d'eau est réputé dangereux pour les spécialistes.
Les cinq victimes sont des sous-officiers et officiers alémaniques âgés de 25 à 33 ans.
Une cérémonie commémorative pour les victimes s'est déroulée quelques jours après dans une église à Thoune (BE), en présence des familles, des proches et des représentants de l'armée.
Le chef de la Défense Samuel Schmid a exprimé ses condoléances aux proches et a dit qu'il attendait des éclaircissements rapides sur les circonstances de ce drame.
Le 20 juin, le commandant des Forces aériennes Walter Knutti a démissionné avec effet immédiat. Le départ de Walter Knutti est motivé "par les déroulements contraires aux règlements et aux directives de la sélection des cadres au sein des Forces aériennes", a jugé l'armée.