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Le service civil cartonne trop aux yeux de Berne

L'attrait du service civil par rapport au service militaire pose problème.
Deux civilistes en action dans une forêt zurichoise.
Plus de 7000 hommes ont demandé cette année à effectuer du service civil à la place de l'armée, soit près de trois fois plus qu'attendu. Cette explosion de civilistes, conséquence de l'abandon de l'examen de conscience, pose un problème, affirment les autorités.

Mais avant de réagir de manière précipitée, il est nécessaire
d'analyser correctement ce phénomène, ce qui n'a pas encore été
fait, a relevé jeudi sur les ondes de la radio DRS Samuel
Werenfels, chef du service civil, rattaché au Département fédéral
de l'économie.



Il s'agit notamment de savoir pourquoi autant d'hommes optent pour
le service civil et tournent le dos à l'armée, a expliqué Samuel
Werenfels, qui souligne que la conscience évolue avec l'âge.
Devenir père, par exemple, peut changer la vision d'un homme face à
la vie et à l'armée.

Peu de recrues concernées

Plus de la moitié des demandes de service civil émanent
justement de personnes qui ont déjà effectué l'école de recrue et,
pour bon nombre d'entre eux, des cours de répétition, a constaté
Samuel Werenfels. Quelque 1300 demandes seulement, soit à peu près
une sur six, ont été déposées par des recrues.



Chaque année, l'armée recrute quelque 21'000 civilistes. Depuis le
1er avril 2009, les personnes qui souhaitent faire du service civil
à la place de l'armée ne doivent plus passer un examen de
conscience pour justifier leurs motivations. Il leur suffit d'en
faire la demande pour autant qu'elles aient été déclarées aptes au
service militaire.



Même si le service civil reste plus long que l'armée, les
autorités s'attendaient à une hausse des demandes, à environ 2500
par an. Or ce sont plus de 7000 qui ont été déposées en 2009. Cette
ruée devrait entraîner des coûts supplémentaires de plus de 4
millions de francs, a précisé S.Werenfels au journal de 19h30 de la
TSR.



Pour Christophe Darbellay, l'explosion du nombre de candidats au
service civil est un «signal extrêmement positif». Le président du
PDC ne craint pas un manque de postes: «il y a énormément de choses
à faire» en Suisse, a-t-il souligné jeudi sur les ondes de la RSR.
Et de citer le besoin de main d'oeuvre dans des domaines tels que
l'encadrement des jeunes, de la protection de l'environnement ou de
l'agriculture de montagne.



ats/nr

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