La même opération sur un enfant peut prendre plus de temps que sur un adulte. Car il faut l'accompagner et l'encadrer différemment. Mais les nouveaux tarifs accordés aux hôpitaux ne sont pas adaptés à ces différences. C'est en tout cas ce que dénonce Agnes Genewein, pédiatre et présidente de l'alliance des hôpitaux pédiatriques indépendants.
"En chirurgie par exemple, les assurances remboursent les cinq ou dix minutes que dure une opération, de l'ouverture à la fermeture. Pourtant les médecins travaillent déjà une demi-heure avant pour préparer l'enfant, et encore une demi-heure ensuite, jusqu'au réveil, mais on ne compte que 5 minutes."
A Saint-Gall, Bâle, et Zurich, les trois hôpitaux pédiatriques indépendants de Suisse ne survivent que grâce à des subventions cantonales. Mais les hôpitaux pour enfants qui dépendent du CHUV à Lausanne ou des HUG à Genève par exemple sont aussi déficitaires.
Initiatives cantonales pour adapter le Tarmed
"Dans toute la Suisse, les hôpitaux pour enfants font du déficit, et du coup on n'y investit pas", souligne Agnes Genewein. "Pour la médecine pédiatrique, et surtout pour les enfants malades, c'est une catastrophe."
Fatigués de payer pour combler les trous, quatre cantons alémaniques ont déposé des initiatives demandant d'adapter le Tarmed. Elles seront discutées dès la mi-août au Parlement fédéral. L'Office fédéral de la santé publique, lui, veut attendre la révision d'ensemble du système, prévue pour 2021.
Etienne Kocher/ebz