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La répression des actions pacifiques pour le climat dénoncée

Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois en charge de la police, membre du PLR.
Extinction Rébellion accuse la police de malmener les activistes du climat / Forum / 4 min. / le 6 août 2019
Les actions de désobéissance civile des activistes pour le climat sont plus durement réprimées par la police dans plusieurs villes suisses. Les militants dénoncent des actions disproportionnées de la police face à des actions pacifiques.

Plusieurs actions contre des banques accusées de financer les énergies fossiles à Lausanne, Zurich et Bâle ont débouché ces derniers jours sur des dizaines d'arrestations, des ordonnances pénales, des fouilles corporelles et dans certains cas des prélèvements ADN contre les activistes à l'origine des actions.

Hüsnü Ylmaz, avocat à Lausanne et conseiller des activistes interpellés le 25 juillet dernier qui ont bloqué le trafic lors d'une action non autorisée devant une grande banque de Lausanne, dénonce une "forme de totalitarisme" dans la manière dont les gens sont soumis "à des fouilles, à des profils ADN, les humilier, pour essayer par une logique sécuritaire de réprimer" les actions militantes. L'avocat voit dans ce durcissement une volonté coordonnée d'intimider les manifestants un peu partout en Suisse.

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Des actions pacifistes

La conseillère nationale verte genevoise Lisa Mazzone refuse en l'état d'y voir une volonté coordonnée. "Il s'agit de cantons, de communes différentes", rappelle-t-elle.

Elle insiste par contre sur le côté pacifique des actions: "Il n'y a pas d'actes de violence, et face à la radicalité de l'urgence climatique à laquelle on fait face, on peut aussi avoir une réaction beaucoup plus appropriée que celle dont fait acte la police actuellement."

Fermeté demandée

Si les Verts soutiennent la désobéissance civile, ce n'est pas le cas de Roger Golay, conseiller national MCG. Pour lui la police doit se montrer ferme. "La police doit se montrer dissuasive, pour qu'il n'y ait pas de blocages comme on a pu le voir à Zurich ou ailleurs devant des banques, où on empêche la clientèle de rentrer ou de sortir. A un moment donné, la police doit aussi agir, parce que la colère de la population se fait ressentir."

Plusieurs militants ont déjà annoncé vouloir contester leurs ordonnances pénales en Suisse alémanique . Il y aura donc des procès, avec au centre des débats la proportionnalité de la réponse policière aux actions des militants climatiques.

Stéphane Deleury/ebz

Son diffusé dans le journal de 7h du 06.08.19

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