Eric Stauffer a annoncé lundi qu'il avait adhéré au Parti bourgeois-démocratique genevois et qu'il ferait campagne pour les élections fédérales sur une liste alliée au PBD, baptisée "Parti citoyen démocrate Genève d'abord".
Or, le vice-président de la formation Lorenz Hess a indiqué mardi à la RTS qu'il n'avait pas l'intention d'accepter l'adhésion du Genevois: "En regardant les positions politiques de Monsieur Stauffer, je ne peux pas m'imaginer que nous traiterons sa demande positivement. Et, pour ces raisons, je ne peux pas m'imaginer sa candidature sous la bannière du PBD. Il a des positions - soit à gauche, soit à droite - qui sont trop éloignées de nos valeurs."
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"Il faut savoir assumer"
Interrogé mardi dans Forum, Eric Stauffer indique s'être entretenu - pour la première fois - avec Lorenz Hess dans les dernières heures. "Nous avons convenu d'organiser un meeting, puisque nous avons encore une marge de manoeuvre jusqu'au 12 août, date à laquelle le service des votations va clore les listes. Sa position est personnelle. Il a admis qu’il ne me connaissait pas. C'est ma plus grande faiblesse: ceux qui me critiquent le plus sont ceux qui me connaissent le moins", assure-t-il.
Selon l'ancien patron du MCG, il n'existe aucune divergence avec la ligne politique du PBD. "Nous avons juste une autre manière de dire les choses", affirme-t-il. "Pourquoi il y a une telle réaction, même en Suisse alémanique, sur ma candidature? Parce qu’ils ont certainement peur que je sois élu. Quand vous avez une déferlante médiatique, il faut savoir l’assumer, il faut avoir le courage de ses opinions."
Redonner vie au MCG
En briguant un siège au Conseil national, Eric Stauffer explique vouloir reprendre le Mouvement citoyen genevois "qui bat de l'aile et dont je garde pourtant la présidence d'honneur".
A noter qu'à Genève, le délai pour déposer les listes de candidatures aux fédérales d'octobre arrivait à échéance lundi.
Mathieu Henderson et Thibaut Schaller
Connu pour ses accès de rage
Stauffer est connu pour son combat contre les frontaliers et ses accès de rage. Quand il a jeté un verre d'eau sur un politicien du FDP au Grand Conseil de Genève, cela a fait la une des journaux jusqu'en Suisse alémanique. Le cofondateur et ancien chef du MCG s'est même battu avec son propre parti.
En 2016, Stauffer quitte le parti et fonde le mouvement "Genève en Marche". Ce mouvement a de nouveau été dissous après n'avoir obtenu que 4,1% des voix aux élections cantonales de Genève en avril 2018.
Il y a également eu un différend ce printemps entre Stauffer et le président du CVP Unterwallis, Serge Métrailler. L'affaire avait commencé lorsque Stauffer, qui vit aujourd'hui en Valais, avait soumis une demande d'adhésion au CVP Unterwallis et, en même temps, informé les médias qu'il était disponible comme candidat pour les élections fédérales.
Zoff avec le CVP du Bas-Valais
Ainsi, il a ennuyé la direction du parti à tel point qu'ils l'ont immédiatement expulsé du parti. Stauffer a ensuite poursuivi Métrailler pour violation de l'honneur. Cette plainte a été rejetée par le ministère public valaisan le 17 juillet dernier, comme l'ont rapporté mardi divers médias valaisans.
Selon les médias, la justice valaisanne est arrivée à la conclusion que Stauffer avait versé de l'huile sur le feu par son comportement et non l'inverse. Pour cette raison, le Genevois a été condamné à verser une indemnité à Métrailler. Toutefois, la question n'a pas encore été réglée. Le controversé Stauffer a décidé de faire appel dans le délai de dix jours, comme l'a confirmé son avocat Anny Kasser-Overney.