Les actes de délinquance et les déprédations sont monnaie
courante dans le quartier genevois des Pâquis. Vingt-quatre
commerçants du secteur ont décidé de se cotiser pour s'offrir les
services de patrouille et de surveillance d'une agence de sécurité
privée.
Après un premier refus lié à la formulation de la demande, la
police a donné un préavis favorable au souhait des commerçants, qui
a été avalisé ensuite par le Département des institutions. Le début
des opérations n'est pas fixé, mais la surveillance s'exercera le
soir et la nuit dans le bloc délimité par les rues de Fribourg et
de Neuchâtel.
Message politique
Le but des commerçants n'est pas de créer une espèce de milice
privée qui se substituerait à la police. Mais les commerçants, pas
spécialement favorables au discours sécuritaire de droite, ne
veulent plus attendre des actions accrues des forces de l'ordre. Il
s'agit pour eux de protéger leurs intérêts par une action visible,
semblable à des surveillances de quartiers de villas que l'on peut
connaître dans les campagnes.
Cette mesure est moins une réponse à la délinquance qu'un message
politique pour plus de police de proximité, selon les commerçants
concernés. En ce sens, elle est un pis-aller en attendant des
conditions permettant un renfort de la présence policière. D'après
les commerçants, les représentants de l'ordre se renvoient la
responsabilité tandis qu'eux, sur le terrain, n'ont vu aucune
réponse pendant deux ans aux demandes répétées pour plus de
surveillance.
Thierry Herman
Droits limités
La société de gardiennage et surveillance engagée n'aura pas d'arme et aucun droit propre aux policiers : fouilles et contrôles d'identité sont exclus.
Les agents ont en revanche les mêmes droits que n'importe quel citoyen.
Il s'agit donc pour les commerçants de s'assurer que tout se passe sans problème et de compter sur la présence d'hommes en uniforme pour éviter les incidents.