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Merz pose ses conditions au colonel Kadhafi

H-R.Merz a finalement rencontré M.Kadhafi jeudi à New York.
H-R.Merz a rencontré le dirigeant libyen en marge de l'Assemblée de l'ONU jeudi.
Lors de sa rencontre avec Mouammar Kadhafi mercredi soir à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, Hans-Rudolf Merz a insisté pour que les deux Suisses retenus en Libye soient libérés au plus vite, faisant de leur libération une condition pour une normalisation des relations entre les deux pays.

Durant l'entretien de 40 minutes qui s'est déroulé à l'ambassade
de Libye, Hans-Rudolf Merz a exigé le retour immédiat des deux
Suisses retenus en Libye» depuis plus d'un an, conformément à ce
qui a été promis à la Suisse à plusieurs reprises.



«C'est la condition sine qua non pour remplir l'accord entre la
Suisse et la Libye» conclu le 20 août dernier, a-t-il déclaré au
19:30 de la TSR .



Selon cet accord, les relations entre les deux pays devaient être
rétablies dans les 60 jours, soit d'ici au 18-20 octobre. «Mais
j'attends le retour des deux Suisses bien avant cette échéance», a
ajouté le président de la Confédération, qui a qualifié l'entretien
de «chaleureux».

Kadhafi rassurant

Le chef de la révolution libyenne a assuré le président de la
Confédération qu'il s'engageait personnellement dans cette affaire.
Hans-Rudolf Merz avait précisé plus tôt dans la journée qu'il ne
s'agissait pas «d'une rencontre décisive».

Les deux parties vont «poursuivre» les
efforts «pour résoudre» la crise entre les deux pays. Et le
conseiller fédéral de poursuivre: «Je crois qu'à la fin, on fera la
paix même si cela requiert un peu plus d'énergie que ce que j'avais
pensé au début».



Mouammar Kadhafi participe à l'Assemblée générale de l'ONU pour la
première fois en 40 ans de pouvoir. Dans ce contexte, les
spéculations allaient bon train ces derniers jours sur un possible
entretien entre les deux hommes en marge de ce grand
rendez-vous.



Le président de la Confédération, qui s'est par ailleur exprimé
devant l'Assemblée jeudi

(lire ci-contre)

, avait
indiqué jeudi dernier qu'il n'excluait pas de rencontrer le
dirigeant libyen à New York.

Longue crise diplomatique

Le leader libyen s'est lui aussi exprimé à la tribune de l'ONU
mercredi. Dans ce contexte de tension, la délégation helvétique
craignait qu'il ne saisisse l'occasion pour réitérer sa proposition
de démanteler la Suisse. Mais le colonel Kadhafi n'y a fait aucune
allusion dans son discours .

Pour rappel, Hans-Rudolf Merz s'était rendu en Libye le 20 août
dernier et avait présenté les excuses de la Suisse pour
l'arrestation d'Hannibal Kadhafi, fils du dirigeant libyen, et de
son épouse à Genève en 2008. Cette interpellation avait déclenché
le différend entre Berne et Tripoli. Le président de la
Confédération avait également signé un accord prévoyant la mise sur
pied d'un tribunal arbitral chargé de se prononcer sur la légalité
de l'arrestation du fils Kadhafi.



L'accord ne comportait aucune clause sur les deux otages retenus
en Libye suite à cette affaire, qui mine les relations entre les
deux pays depuis plus d'un an. Toutefois, Hans-Rudolf Merz avait
affirmé avoir reçu l'assurance que les deux ressortissants suisses
pourraient regagner leur pays "avant la fin août". Une "promesse"
qui n'a pas été tenue.

PLAINTE CIVILE SUSPENDUE A GENEVE

L'annonce d'une rencontre à New
York intervient alors que la procédure concernant la plainte
libyenne déposée en avril dernier contre les autorités genevoises a
été suspendue à la requête de toutes les parties. Une audience
aurait dû avoir lieu ce jeudi devant le Tribunal de Première
instance à Genève.



La Libye, les époux Hannibal et Aline Kadhafi et l'Etat de Genève
ont demandé cette suspension, a indiqué jeudi Patrick Becker,
secrétaire adjoint du pouvoir judiciaire. Il n'a pas pu préciser si
cette suspension était liée à la mise sur pied du tribunal
arbitral.



Le couple réclame 475'000 francs pour dommage matériel et 50'000
francs pour tort moral. La plainte évoque la disproportion des
moyens engagés par la police genevoise pour arrêter le couple
Kadhafi, la violation de la Convention de Vienne sur les relations
diplomatiques et le montant trop élevé de la caution (500'000
francs).

Plainte pénale à Berne

L'affaire Kadhafi a aussi rebondi jeudi à Berne. Une nouvelle
plainte pénale a été déposée pour violation du secret de fonction
au terme d'une séance de la commission de politique extérieure du
Conseil national.



Le procès-verbal et d'autres documents liés à une séance datée du
8 septembre consacrée aux relations helvético-libyennes ont fait
l'objet de fuites.



Les faits sont jugés comme graves étant donné qu'ils entravent la
capacité d'action du pays dans les pourparlers. Par la même
occasion, tous les documents liés à l'affaire Kadhafi ont été
retirés de l'extranet des parlementaires.



ats/sbo

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Merz fait l'apologie du libéralisme devant l'ONU

Hans-Rudolf Merz a défendu l'économie libérale dans son discours prononcé jeudi devant l'Assemblée générale de l'ONU. Le président de la Confédération a mis en garde contre le protectionnisme qui mènera «droit au désastre».

«La crise actuelle a parfois été utilisée pour remettre en cause l'économie de marché et la globalisation. Je ne conteste pas le besoin de réforme, les échecs et les abus ayant été trop grands pour être ignorés», a déclaré Hans-Rudolf Merz devant les chefs d'Etat réunis au siège new-yorkais des Nations unies.

«Nous devons toutefois nous rappeler que c'est également grâce à l'ordre économique libéral et à l'ouverture des marchés qu'une bonne partie de la population mondiale est sortie de la pauvreté», a déclaré le président.

Il s'est également livré à un plaidoyer pour les Nations unies et a critiqué le G 20, qui «manque de légitimité et ne dispose pas de procédures transparentes pour décider des sanctions».

Dans le reste de son discours, Hans-Rudolf Merz a notamment évoqué le changement climatique et la conférence de Copenhague prévue en décembre. «La Suisse veut et peut montrer l'exemple», a-t-il dit.

«Nous allons atteindre nos objectifs de réduction des émissions de C02 en 2012. Pour la période allant jusqu'en 2020, nous sommes prêts à réduire nos émissions de C02 de 20%», a-t-il ajouté.

Hans-Rudolf Merz a par ailleurs annoncé officiellement la candidature de l'ancien conseiller fédéral Joseph Deiss à la présidence de la prochaine Assemblée générale de l'ONU.