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Crise économique: 30'000 manifestants à Berne

Les syndicats réclament une meilleure politique sur les salaires et les rentes.
Les syndicats réclament une meilleure politique sur les salaires et les rentes.
Quelque 30'000 personnes venues de toute la Suisse ont participé samedi à la manifestation nationale "contre la crise et les pertes d'emplois". Devant le siège du gouvernement à Berne, elles défendaient emploi et salaires mis à mal par la crise, demandant des mesures efficaces.

Les syndicats avaient appelé à venir protester "contre les
cadeaux fiscaux aux entreprises, les diminutions de salaires pour
les employés, les licenciements massifs et le démantèlement des
assurances sociales". Les manifestants portant banderoles et
drapeaux ont sillonné le centre-ville au son des sifflets, sirènes
et mégaphones.



"Nous manifestons contre la provocation ici devant le Palais
fédéral, contre une politique qui a investi 68 milliards de francs
dans l'UBS, mais qui vient de refuser cette semaine des mesures
efficaces contre la crise; cela alors que la crise n'a été rien de
moins que provoquée par les abus dans le secteur financier", a
lancé le conseiller national Paul Rechsteiner (PS/SG), président de
l'Union syndicale suisse (USS).



"Nous en avons assez des chevaliers du bonus, assez des managers
avec leurs excès salariaux et leurs parachutes dorés qui seront
encore soutenus politiquement au Palais fédéral", a martelé Paul
Rechsteiner.

Salaires minimaux

Les syndicats exigent des salaires
minimaux au lieu des rémunérations abusives, de bonnes rentes pour
les plus âgés et des perspectives pour les jeunes.



"Nous demandons une politique pour tous ceux qui gagnent leur
salaire avec un travail fiable et intègre; une politique pour tous
ceux qui ont perdu leur travail à cause de l'irresponsabilité des
banquiers", a expliqué Martin Flügel, président de
Travail.Suisse.



Rappelant que La Poste envisage de supprimer 2500 emplois et
renonce à toute augmentation salariale pour 2010, Alain Carrupt,
président du Syndicat de la communication, a revendiqué des hausses
de salaire de 80 à 120 francs par mois ainsi que des mesures
efficaces en faveur de l'emploi.

Stimuler la croissance

Dénonçant un démantèlement de l'assurance chômage, de l'AVS, de
la prévoyance professionnelle et de l'AI, les syndicats réclament
un paquet conjoncturel efficace avec des investissements dans les
infrastructures, le social et l'écologie. "Nous réclamons une vraie
politique conjoncturelle qui permette de stimuler la croissance", a
clamé le porte-parole de l'USS, Ewald Ackermann, jugeant les
mesures mises en place par les autorités suisses "très
insuffisantes".



La situation économique de la Confédération "est très inquiétante,
on s'approche des 4% de chômeurs. Pour la Suisse, c'est beaucoup",
a-t-il ajouté. Si aucune mesure efficace n'est prise, il faudra
s'attendre à un chômage de masse et un chômage des jeunes que la
Suisse n'a jamais connu, a aussi mis en garde le président de
l'USS, Paul Rechsteiner.



La Confédération, fragilisée par la baisse de ses exportations due
à la crise, est officiellement entrée en récession au début de
l'année. Elle prévoit une baisse de son Produit intérieur brut de
1,5% à 2% en 2009, selon les dernières données de la Banque
nationale suisse (BNS). Pour faire face à cette situation, le
gouvernement a mis en place trois plans de relance depuis novembre
pour un montant global de 2,3 milliards de francs suisses. Le
dernier, datant de juin, a été particulièrement axé sur le
chômage.



agences/bri

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Les transports publics

Les décibels ont été particulièrement élevés du côté des cheminots. Le Syndicat du personnel des transports publics (SEV) a organisé son propre rassemblement près du centre ville pour dénoncer la "tricherie des caisses de pension".

"Pourquoi les cheminots ne sont pas traités de la même manière que les employés de Swisscom, de RUAG ou de Skyguide", a demandé l'ancien conseiller aux Etats Michel Béguelin.

Il a notamment critiqué les milieux politiques qui demandent que les rentiers participent à l'assainissement de leur caisse de pension: "les rentiers actuels ont financé leur pension, conformément à la loi et son ordonnance, alors qu'ils étaient actifs; ils n'ont rien volé!"