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Une "piscine" de lait répandue devant Cremo

La révolte des producteurs suisses a commencé à Palézieux-Village (VD).
La révolte des producteurs suisses a commencé à Palézieux-Village (VD).
Alors que les producteurs de lait européens suspendent leur grève, le mouvement de grogne se poursuit en Suisse. Vendredi, 250 d'entre eux selon leur syndicat - 180 selon la police ont déversé une «piscine de lait» devant le siège de l'entreprise laitière Cremo SA à Villars-sur-Glâne (FR).

«Il y a bien 500 litres», a indiqué Rudi Berli du syndicat
Uniterre. Un cortège de 142 tracteurs a débarqué devant Cremo vers
09h30, précise la police fribourgeoise. Après diverses prises de
parole, le lait a été déversé dans un «bac improvisé». La
manifestation s'est poursuivie par un défilé dans l'agglomération
fribourgeoise, avant de se disperser dans le calme en début
d'après-midi.



Jeudi, Cremo SA a décidé de réduire de 5% le volume de lait
commercialisé sur le marché suisse. Une décision inacceptable pour
les producteurs, car elle ne s'accompagne d'aucune hausse de prix.
«On est tous d'accord qu'il y a une nécessité impérieuse de réduire
la quantité, mais cette mesure doit s'accompagner d'une
augmentation du prix du lait payé au producteur», souligne Rudi
Berli. Contactée par l'ATS, la direction du groupe laitier n'était
pas atteignable vendredi pour une prise de position.

La grève continue

Les producteurs de lait suisses n'envisagent pas de suspendre
leur mouvement, contrairement à leurs collègues européens.
Vendredi, ces derniers ont interrompu leur grève du lait jusqu'au 5
octobre, date à laquelle les ministres de l'agriculture de l'Union
européenne doivent se réunir (voir ci-contre).



En Suisse, les actions continuent, mais les sensibilités ne sont
pas les mêmes de part et d'autre de la Sarine. Sous le slogan
«retour des excédents à l'expéditeur», les producteurs réunis au
sein de l'association alémanique Big-M, entendent envoyer chaque
jour, dès vendredi, un colis contenant du lait à l'Office fédéral
de l'agriculture (OFAG).



Pour Uniterre, l'OFAG porte certes une «responsabilité écrasante»
dans l'actuelle crise du lait. Mais l'heure n'est plus aux actions
symboliques, à ses yeux. Il s'agit d'être plus visible afin de
mieux sensibiliser la population, selon M.Berli.

Bisbilles à l'interprofession

Principale revendication des producteurs: le relèvement du prix
du lait à un franc par litre, contre 62 centimes décidés par
l'Interprofession du lait (IP lait) la semaine passée. Pour l'OFAG,
il appartient à cette dernière de trouver un consensus entre les
divers acteurs.



Fondée fin juin, IP lait a pour but de mettre en place des règles
pour le marché du lait. Elle regroupe la plupart des producteurs,
transformateurs et grands distributeurs. L'élection au comité de
l'interprofession a fait l'objet d'une lutte de pouvoirs. Le
représentant de la plus grande association laitière romande,
Prolait, qui regroupe les producteurs vaudois, neuchâtelois et
fribourgeois, s'est ainsi vu barrer la route par les
transformateurs.



Uniterre dénonce un manque de représentativité de cette instance.
Les producteurs de lait en colère réclament une «gestion
transparente des quantités annuelles» et en appellent à la
Confédération pour fixer des règles en la matière. L'ancien système
de contingentement du lait a été abandonné le 1er mai.



ats/cht

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Grève européenne suspendue

Les producteurs européens de lait, en grève depuis deux semaines, ont suspendu leur mouvement jusqu'au 5 octobre, date à laquelle les ministres de l'Agriculture doivent se réunir.

Si l'issue de cette réunion extraordinaire ne les satisfait pas, le mouvement reprendra. La suspension de la grève a été annoncée par le Conseil européen du lait (EMB), qui représente 140'000 producteurs laitiers en lutte contre la chute des prix.

Partie de France, la «grève du lait» a rallié quelque 80'000 producteurs de plusieurs pays européens qui ont suspendu leurs livraisons aux laiteries et aux industriels et épandu des millions de litres de lait à travers champs.

Selon l'EMB, 500 millions de litres de lait n'ont pas été livrés aux laiteries du fait de ce mouvement.

«Le marché du lait y a réagi. Sur le marché comptant, les prix ont monté. Certaines laiteries ont commencé à payer des prix plus élevés aux producteurs», se félicite le groupement européen.