Le résultat n'est pas satisfaisant, selon Pascal Couchepin. Il
est cependant «meilleur qu'attendu ce printemps», a commenté le
conseiller fédéral qui présentait pour la dernière fois devant les
médias les primes de l'assurance maladie obligatoire fournies par
l'Office fédéral de la santé publique . Et le ministre de rappeler qu'à
l'époque, une hausse aux alentours des 15% était
pronostiquée.
Les premières réactions de colère à ces
hausses n'ont pas tardé. Le ministre vaudois de la santé,
Pierre-Yves Maillard, s'est dit ainsi écoeuré.
Hausse la moins forte à Neuchâtel
Les Romands s'en sortent un peu mieux que
l'ensemble de la Suisse. C'est ainsi Neuchâtel qui détient la palme
du canton où la hausse de la prime moyenne est la plus faible, à
3,6%. Vaud, Genève et le Jura présentent également des hausses
nettement inférieures à la moyenne, avec Bâle-Ville et le Tessin.
Autant de cantons dont les primes aussi sont nettement supérieures
à la moyenne.
Tous bénéficient en fait d'un exercice de rééquilibrage. Notamment
réalisé en réduisant les réserves surnuméraires des caisses
maladie. A l'opposé, 14 cantons, tous alémaniques à la nuance près
de Berne le bilingue, subissent des hausses de leurs primes
moyennes largement supérieures aux 8,7% suisses. Les six cantons
restants, dont Fribourg et le Valais, s'approchent eux de cette
moyenne, note l'OFSP.
Majorité pas concernée
Mais la majorité des assurés n'est pas
concernée par cette moyenne de 8,7%. Pour elle, la situation est
encore pire. Il s'agit des jeunes adultes, des enfants, ou des
assurés qui ont choisi une franchise à option, soit près de 40% des
adultes. Parmi ces derniers, il en est au bénéfice de la franchise
maximale à 2500 francs qui se verront proposer une hausse jusqu'à
26%, relève l'OFSP.
La baisse de 80% à 70% du rabais de prime maximum en cas de
franchise à option décidée par le Conseil fédéral n'y est pas
étrangère.
Plus jeune et plus cher
Quant aux 19-25 ans, qui payent environ 80% du tarif des
adultes, leurs primes vont augmenter de 13,7% en moyenne nationale,
à 293 francs. Beaucoup de caisses ont par exemple diminué les
réductions, note l'OFSP en guise d'explications à la hausse des
primes. «Les espoirs commerciaux des assureurs ont été déçus», a
constaté Pascal Couchepin devant les médias.
Pendant des années, les assureurs ont offert aux jeunes adultes
des primes ne couvrant pas les coûts dans l'espoir de les fidéliser
et de les garder après leur passage dans la catégorie des adultes,
a analysé le ministre de la santé. Or les caisses ont remarqué que
ces assurés partent quand même dès qu'ils ont atteint 26 ans afin
de bénéficier d'une offre plus avantageuse, a-t-il constaté,
impuissant.
Les primes des enfants ont pour leur part suivi de près celles des
adultes, la hausse moyenne nationale étant de 10%, à 84 francs. On
y retrouve les mêmes différences. Mutualiser les réserves Selon le
site comparatif bonus.ch, la hausse effective et représentative
pour tous les assurés se situerait entre 13% et 14%, en tenant
compte de toutes les tranches d'âge, franchises et modèles
d'assurance.
ats/cht
Un nouveau comparateur de primes indépendant et gratuit
Avant de changer de caisse maladie, il vaut la peine de comparer les offres des assureurs. Plusieurs sites Internet permettent aux assurés de faire leurs calculs et de trouver la solution la plus avantageuse. La référence officielle est le site de l'Office fédéral de la santé publique (www.bag.admin.ch) et son comparateur de primes (www.primes.admin.ch).
Les milieux de défense des consommateurs proposent à leur tour dès ce jeudi un comparateur gratuit sur internet (voir lien ci-dessous). La Fédération romande des consommateurs (FRC), le magazine «Bon à savoir», les émissions de la TSR «A Bon Entendeur» et de la RSR «On en parle» ainsi que leurs homologues alémaniques et tessinoises garantissent ne recevoir aucune commission des assureurs.
Diverses sociétés privées exploitent également le filon, dont comparis.ch, la plus ancienne du genre, ou bonus.ch. Mais si leurs sites sont gratuits pour l'internaute, ces entreprises comparatrices se financent en partie au travers des commissions qu'elles touchent quand une personne demande une offre. Selon une «extrapolation raisonnable» des associations de consommateurs, les caisses maladie «gaspillent» ainsi quelque 20 millions de francs par année. Une somme qui se répercute forcément sur les primes, soulignent-elles.