En visite à la foire agricole suisse Olma, il y a deux semaines,
Hans-Rudolf Merz avait déjà promis à demi-mots une intervention
étatique.
Des matières premières suisses
La principale mesure décidée consiste désormais à augmenter de
18 millions de francs le crédit destiné aux mesures de compensation
des prix des produits relevant de la loi sur les produits agricoles
transformés. Connu dans le jargon de la politique agricole sous le
nom de "Schoggigesetz" (loi chocolat), ce texte vise à inciter
l'industrie alimentaire à utiliser des matières premières suisses
plutôt que des produits importés.
Les prix du beurre, du lait en poudre ou des céréales panifiables
seront donc réduits pour le secteur. Le gouvernement a aussi libéré
4,5 millions du fonds d'importation du beurre.
Ces moyens ne seront attribués qu'à condition que la branche
rééquilibre le marché laitier par un "modèle porteur d'avenir" et
par un approvisionnement accepté par tous les partenaires et
conforme aux besoins du marché. En outre, il est prévu d'augmenter
de 1,5 million au plus le crédit destiné à soutenir les
exportations de bétail d'élevage et de rente.
Le but est de réduire le cheptel par des ventes à l'étranger et
d'alléger les marchés du lait et de la viande.
Aussi pour les céréaliers
Le gouvernement a aussi volé au secours des céréaliers, frappés
par une baisse des prix du marché mondial, et des producteurs de
pommes de terre, confrontés à une récolte hors du commun. Cette
année, les paiements directs seront augmentés de 620 à 640 francs
par hectare pour les terres ouvertes. Cela équivaut à une aide de 6
millions.
En outre, le secteur des patates touchera un soutien de 2,5
millions au maximum destiné aux mesures de mise en valeur pour
autant qu'il participe aussi à raison de 5 millions. Autre
condition: les importations ne devront pas dépasser les limites
fixées dans le cadre des engagements internationaux.
ats/mej
De l'aide aussi au niveau européen
Face à la révolte paysanne, la Commission européenne a annoncé lundi la création d'un fonds laitier de 280 millions d'euros (420 millions de francs).
Ces moyens seront répartis au prorata de la production laitière des pays membres, ce qui fera de l'Allemagne et de la France les principaux bénéficiaires.