"Pour lui, c'était la preuve que la Suisse voulait une nouvelle
fois humilier les Libyens", déclare Hans-Rudolf Merz dans un
entretien à paraître jeudi dans L'Hebdo, en référence à la réaction
de Mouammar Khadafi aux photos de son fils prises par la police
genevoise et qui ont paru dans la Tribune de Genève.
Sanctions demandées
Le leader libyen a
demandé au président de la Confédération de nouvelles excuses et
des sanctions contre les auteurs des fuites lors de leur rencontre
la semaine dernière à New York. "Il y aura des sanctions si la
justice peut faire la lumière sur cette affaire", lui a répondu
Hans-Rudolf Merz.
Le numéro un libyen a aussi fait part de "son amour pour la
Suisse" et lui a donné des dattes et du thé, indique-t-il.
Hans-Rudolf Merz ne regrette ni les excuses qu'il a faites à
Tripoli et "qui ne coûtaient rien", ni le voyage sur place.
"Une erreur de communication"
"J'ai peut-être fait une faute de communication en n'annonçant
pas mon voyage à l'avance", admet toutefois le chef du DFF. Le
Premier ministre libyen, Al-Baghdadi Ali al-Mahmudi, l'a encouragé
le 19 août dernier à venir le lendemain sur place, "plus vite que
je ne le prévoyais", révèle encore Hans-Rudolf Merz dans
l'interview à l'Hebdo. Il dit aussi avoir été touché par certaines
attaques en Suisse.
Hans-Rudolf Merz affirme avoir insisté pour qu'une indemnisation
de 35 millions de francs ne figure pas dans l'accord signé sur
place. Il admet avoir eu "la boule au ventre" avant de se rendre à
Tripoli. Mais avec son voyage, il ajoute également avoir voulu
montrer "que notre pays s'investit pour tous les Suisses qui ont un
problème à l'étranger. Cela s'adresse aussi à notre
industrie".
ats/mej
Pas de problème avec Micheline Calmy-Rey
Malgré les "tensions" entre le DFF et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Hans-Rudolf Merz rejette tout problème entre la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey et lui.
Elle "a fait de bonnes choses dans ce dossier", insiste-t-il. Depuis, un groupe de travail a été établi entre leurs deux départements sur cette affaire. Mais le dossier libyen, qui a relancé le débat sur la structure du Conseil fédéral, l'incite à son tour à penser à une présidence sur plusieurs années.
L'actuel président de la Confédération dit toutefois ne "pas encore (avoir) d'avis tranché sur la question". Selon lui, un contact entre présidents aurait dû être établi tout de suite avec Tripoli.