Devant la presse, les responsables de l'UDC ont exigé une mise
en vigueur accélérée de la 6e révision de l'assurance invalidité
(AI), un projet en cours d'élaboration qui prévoit de réduire les
dépenses de plus d'un milliard de francs par an.
Couper dans les dépenses
L'UDC exige pour sa part des mesures supplémentaires entraînant
des économies d'environ 800 millions d'ici 2020. L'AI devrait
cesser par exemple de rembourser les frais de déplacement ou de
dédommagement des rentiers à qui elle impose des mesures de
réinsertion, a réclamé le conseiller national jurassien Dominique
Baettig, devant la presse.
L'assurance devrait couper de moitié les rentes d'enfants des
invalides. Les bénéficiaires de l'AI qui s'expatrient devraient
voir leur rente adaptée au pouvoir d'achat local. Autre
proposition, l'AI devrait limiter les mesures médicales offertes
aux enfants nécessitant de mesures médicales en raison d'infirmités
congénitales.
Corriger la loi
Mais avant de tailler dans les dépenses, l'UDC veut corriger la
loi accompagnant la révision constitutionnelle adoptée dimanche par
54,5% des votants. Le parti conteste la ponction de 5 milliards
dans les caisses de l'AVS pour lancer le nouveau fond finançant
l'assurance invalidité.
A la place, le Conseil fédéral devrait envisager un prêt pour le
même montant, a affirmé le conseiller national zurichois Toni
Bortoluzzi. Même s'il a déjà donné son accord au transfert de l'AVS
à l'AI, le Parlement devra se prononcer une nouvelle fois en raison
du report de la date d'entrée en vigueur de la hausse de la TVA à
2011, au lieu de 2010.
ats/mej
Réactions contrastées du PLR et du PS
De son côté, le Parti libéral-radical tire les mêmes conclusions que l'UDC de la votation de dimanche: les citoyens demandent des mesures d'assainissement et des réformes effectives et rapides.
Dans un communiqué, le PLR s'en prend aux rentes octroyées à des personnes atteintes dans leur santé psychique. Cette catégorie ne devrait plus être soutenue que par des mesures thérapeutiques ou de réinsertion, estime le PLR.
Quant au Parti socialiste , il analyse totalement différemment le vote de dimanche.
L'acceptation du financement additionnel "est la reconnaissance de la nécessité d'une assurance invalidité plus forte", selon une lettre d'information publiée mardi.
Supprimer 12'500 rentes du jour au lendemain sans se soucier une seconde du destin des personnes touchées comme le prévoit la 6e révision de l'AI revient à nier la volonté populaire, estime le PS.