"Tous les titres du groupe seront concernés par cette
restructuration", précise Serge Reymond, directeur général
d'Edipresse Suisse, mais il est impossible pour l'instant de
préciser quelles publications seront les principales victimes.
Selon nos informations, "24 heures" serait le titre le plus
touché.
La moitié des postes supprimés concerne le Centre d'impression
de Bussigny, un tiers les rédactions et le reste la production. Un
plan social est prévu. Des négociations seront menées avec les
représentants du personnel pour parvenir à la meilleures solution
possible, mais des licenciements seront inévitables, reconnaît
Serge Reymond.
A fin septembre, Edipresse a perdu 25% de revenus publicitaires
par rapport à 2008 et aucune amélioration n'est en vue pour la fin
de l'année, explique-t-il. "Il est donc impératif que l'entreprise
baisse encore ses coûts", affirme le responsable. Edipresse invite
les représentants du personnel à commencer les procédures de
consultation en vigueur pour examiner ensemble les mesures
prévues.
Autres coupes douloureuses
Edipresse, en
passe d'être repris par le groupe alémanique Tamedia, avait déjà
annoncé en février dernier le licenciement de 19 employés dans le
secteur de l'expédition des journaux au centre d'impression de
Bussigny.
En septembre dernier, la fusion des journaux gratuits 20 Minutes
(Tamedia) et Le Matin Bleu (Edipresse) avait elle entraîné la
disparition de 9,3 postes.
Le nombre de 20 licenciements avait initialement été évoqué par
les éditeurs.
De son côté, Tamedia avait pris des mesures d'économies à hauteur
de 47,8 millions de francs au premier semestre 2009. Il avait
annoncé la suppression de 80 postes au Tages-Anzeiger et au
Bund.
nr
Indignation syndicale
Le syndicat des journalistes impressum se dit "indigné" par l'ampleur inédite des licenciements annoncés chez Edipresse. Les titres touchés ne pourront plus continuer de produire du contenu de qualité, estime impressum dans un communiqué publié vendredi.
L'organisation est d'autant plus inquiète que des coupes massives dans les effectifs rédactionnels ont déjà été opérées l'an dernier. En tant que partenaire social, impressum va négocier des mesures avec la direction pour diminuer le nombre de licenciements et réduire les conséquences, en particulier via un plan social.
Comedia dénonce de son côté "la liquidation" de postes de travail par Edipresse. Le syndicat relève que le groupe est celui qui a le mieux résisté à la crise. Il a réalisé 22,5 millions de bénéfice opérationnel au premier semestre 2009.
"Avec 13% de marge bénéficiaire, la crise a bon dos", critique Comedia. Dans son communiqué, il note que les activités d'Edipresse Suisse vendues au zurichois Tamedia étaient très rentables au contraire des autres secteurs du groupe comme le luxe ou l'étranger.
La presse romande souffre
Le quotidien Le Temps, dont Edipresse est actionnaire à hauteur de 47%, est également malmené par la chute du marché publicitaire. Il a annoncé le 28 septembre 2009 la suppression de dix postes. Cinq personnes seront licenciées et plusieurs autres verront leur temps de travail réduit.
Egalement frappé par la crise, le Quotidien Jurassien s'est lui adressé à l'Etat. Son éditeur a ainsi annoncé vendredi dernier avoir obtenu du canton du Jura l'autorisation d'appliquer la réduction d'horaire de travail. Pour éviter les licenciements, les 120 employés du journal de Delémont ont par ailleurs décidé de renoncer à leur 13e salaire.