L'employé des CFF, chargé de donner le départ au train en gare de Baden (AG), s'est retrouvé coincé dans une porte qui fonctionnait mal et avait été traîné sur plusieurs mètres, ce qui avait causé son décès. Quelques jours plus tard, le Syndicat du personnel des trains demandait le retrait de ces voitures du trafic en attendant la vérification de leur fonctionnement.
>> Lire à ce sujet : Retrait des wagons impliqués dans l'accident mortel de Baden exigé
Dans une conférence de presse donnée mercredi dans la grande halle de service de Zurich Herdern, les CFF se sont employés à expliquer en quoi cet accident, certes incroyablement tragique, avait un caractère tout à fait exceptionnel. Selon l'ex-régie fédérale, les portes des wagons VU IV sont sûres, de même que la procédure d'expédition des trains.
Les tests prendront 6 à 7 semaines
Pour l'affirmer, ils ont procédé à toute une série de tests dont ils ont présenté les premiers résultats ce mercredi. Du côté du processus d'expédition (soit la manière dont le chef de train indique au conducteur que le convoi est prêt à démarrer, commande la fermeture de toutes les portes sauf la sienne, monte dans le convoi et ferme la dernière porte), tout est en ordre: "Le processus est sûr pour le personnel et les voyageurs. Il a fait ses preuves dans la pratique", estiment les CFF.
Les portes, elles, sont hydrauliques et censées se rouvrir lorsqu'un obstacle empêche leur fermeture. La fonctionnalité de ce dispositif anti-pincement est contrôlée régulièrement. Après l'accident, des tests supplémentaires ont été mis en place. Chaque jour, 10 à 15 voitures font l'objet d'un tel contrôle; l'ensemble de l'inspection des quelque 500 voitures de ce type durera au total six à sept semaines.
Système anti-coincement trop peu sensible?
Sur la quarantaine de wagons déjà contrôlés, soit 160 portes, cinq d'entre elles ont apparemment révélé un défaut caché, précisément lié au dispositif anti-pincement. Dans leur communiqué, les CFF évoquent une "sensibilité de réaction du dispositif inférieure à la valeur prescrite", problème dont ils ont informé l'Office fédéral des transports et dont ils sont en train de chercher la cause. Pour autant, ils estiment que le fonctionnement de ce dispositif anti-pincement "n'est pas entravé par ce défaut" lorsque le conducteur donne le départ au train en respectant la procédure habituelle de fermeture automatique des portes.
Pour l'entreprise, il n'est donc pas nécessaire de retirer toutes les voitures VU IV du trafic, car il n'existe, en l'état, aucun lien avec l'accident survenu le 4 août.
Le Ministère public et le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE), de leur côté, poursuivent leur enquête. Les premières affirmations du SESE indiquent que la protection anti-pincement de la porte en question n'était pas fonctionnelle au moment de l'accident. L'enquête en cours a pour objectif d'en élucider les causes. Les CFF ont contrôlé la voiture concernée pour la dernière fois le 31 juillet, soit 4 jours avant l'accident, et n'avaient constaté aucune anomalie.
Alain Arnaud / Vincent Cherpillod
Sur les rails jusqu'en 2030 au moins
Les CFF exploitent 493 voitures de type VU IV (EW IV en allemand) sur leur réseau. Elles entrent en général dans la compositions des trains InterCity et InterRegio qui ne sont pas exploités avec des wagons à deux étages, à l'image de la ligne Genève-Brigue.
Selon les CFF, il est prévu que les voitures VU IV restent en service jusque dans les années 2030. A partir de 2020, elles seront utilisées uniquement comme modules de renfort dans les IC2000, c'est-à-dire accolées à l'avant ou à l'arrière des compositions à deux étages. Leur nombre devrait alors être réduit à environ 200.
Par rapport aux voitures mises en cause, le matériel roulant plus récent des CFF est équipé d’éléments supplémentaires de sécurité des portes, par exemple de photocellules ou de capteurs.