Philippe Rebord réagit au cas d'une personne transgenre que les médecins militaires ont jugée inapte au service militaire alors même qu'elle avait passé les tests médicaux et qu'elle voulait désespérément s'engager. Celle-ci a déposé un recours et une commission spéciale s'occupera de cette affaire.
Le commandant de corps, qui va quitter son poste à la fin de l'année, pense que les personnes transgenres ont le droit de servir si elles remplissent les conditions: "Nous allons réviser le manuel", assure-t-il.
Attirer aussi plus de femmes
Le chef de l'armée suisse défend aussi, dans cette interview, l'intégration des femmes. Il souhaiterait avancer la journée de sensibilisation, aujourd'hui fixée à l'âge de 18 ans: "Nous devons atteindre les jeunes femmes déjà à 15 ou 16 ans", dit Philippe Rebord.
Si les Suisses devaient voter un jour sur le service militaire des femmes, "je voterai oui", assure-t-il. Actuellement, la Suisse compte 22% de femmes engagées dans la Swisscoy au Kosovo tandis que la moyenne descend à 0,7% pour l'ensemble de l'armée.
ats/oang
Ouverture progressive de l'armée
En moyenne, les médecins militaires relèvent environ 18 cas de transsexualité par an. Les règlements actuels de l'armée prévoient toujours l'inaptitude au service militaire et à la protection civile dans ces cas-là en cas, mais l'armée a adapté sa pratique aux réalités de la société.
La brèche a été ouverte en 2013 par un membre de l'armée qui avait effectué une centaine de jours de service en tant qu'homme et qui s'était annoncé - avec succès - pour une mission militaire de paix au Kosovo après son changement de sexe.
En avril dernier, l'armée suisse a ouvert le bureau "Diversity Swiss Army" pour traiter l'intégration des personnes transgenres. Mais les commandants de compagnie sont formés à la gestion de la diversité depuis les années 90.