Vaud, Valais, Tessin, Grisons, Zurich... aux quatre coins de la Suisse, les cantons annoncent un nombre de postulants record aux Chambres fédérales. Il y a quatre ans, 422 listes, soit 3788 candidats pour le Conseil national, ont été déposées dans les cantons à système proportionnel. C'était 57 de plus qu’en 2011. En 1995, leur nombre s’élevait à 278, en 1971 à 151.
Confirmant une courbe exponentielle, l'année 2019 recense déjà plus de 4000 candidats officiels, et tous les cantons n'ont pas encore transmis leurs listes électorales. Novices ou vétérans, les profils qui y figurent sont aussi plus variés, en âge comme en genre.
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Des listes toujours plus ciblées
Les principaux mouvements de l'année qu'ont été les marches pour le climat et la grève des femmes du 14 juin ont pu jouer un rôle dans cet engouement. D'autres combats de toujours motivent aussi des jeunes candidats, notamment le casse-tête des retraites ou les relations avec l'Union européenne.
Pour se distinguer, les partis déposent des listes toujours plus ciblées. Parmi elles, on retrouve les socialistes fribourgeois de plus de 60 ans, les candidats issus de l'immigration ou encore la liste "innovation" du PLR. Les grands partis avec un représentant au Conseil national profitent d'ailleurs d'une loi fédérale assouplie qui facilite le dépôt de plusieurs listes, ce qui explique aussi leur augmentation cette année. Les multiplier, c'est un art stratégique, tout comme les alliances politiques.
Modifications du système
Pour l'historien Dominique Dirlewanger, invité de La Matinale de la RTS lundi, la pléthore de candidats s'explique aussi par des événements pivots qui ont contribué à ouvrir le jeu démocratique : "Les deux grands événements dans l'histoire de la Suisse qui ont modifié complètement le système électoral au niveau national sont l'introduction de la proportionnelle en 1919 et l'introduction du droit de vote et d'éligibilité des femmes en 1971. Ces deux événements ont eu des effets majeurs sur le recrutement des conseillers nationaux", détaille-t-il.
La vie des partis
Et puis les élections sont toujours des moments importants pour les formations politiques, c'est une partie de leur pouvoir d'attraction. "Si les partis veulent garder une cohésion interne, ils doivent régulièrement organiser des campagnes électorales, affirme Dominique Dirlewanger: "ça veut dire une présence sur les marchés, fixer le cap au niveau programmatique, avoir des débats en interne, c'est un moment important pour la vie interne d'un parti, au même titre que le lancement des initiatives."
Lois Siggen Lopez/Xavier Alonso/ani/pym