Une action devant la justice française est possible car le
quotidien genevois est largement distribué en France et dans le
Genevois en particulier, a indiqué mercredi la mairie. Pour ce qui
est d'une plainte pénale en Suisse, un cabinet d'avocats genevois a
été sollicité pour voir si une infraction est constituée au regard
du droit helvétique. Le dossier est en cours d'étude.
Pour le maire d'Annemasse Christian Dupessey, la ligne rouge est
franchie. Même s'il estime être face à «un épiphénomène dû à la
surenchère électorale au sein de l'extrême droite genevoise», il
entend défendre l'honneur des 30'000 Annemassiens et de tous les
frontaliers et Hauts-Savoyards qui se sont sentis salis par ce
dérapage.
Indignation genevoise
Des centaines de Genevois ont
envoyés des courriels exprimant leur indignation profonde, a
indiqué le directeur de cabinet du maire Philippe Colomb. De son
côté, le Mouvement Citoyens Genevois (MCG) surfe sur la vague. Son
président, Eric Stauffer, somme les maires d'Annemasse et de la
commune voisine d'Ambilly de débattre publiquement de «leurs
manquements à l'égard de Genève», a-t-il déclaré.
Quant au Conseil d'Etat genevois, il a pris connaissance avec
consternation du contenu des campagnes menées par certains partis.
Il partage «l'émotion des Annemassiens qui sont touchés par le
caractère xénophobe, humiliant et stigmatisant de slogans basés sur
des amalgames infondés», a affirmé mercredi son président David
Hiler.
L'encart publicitaire controversé, paru lundi sur une demi-page
dans le cahier région de la «Tribune de Genève», s'en prend à la
ligne ferroviaire CEVA en ces termes: «Le CEVA? Un nouveau moyen de
transport pour la racaille d'Annemasse! Expulsons les criminels
étrangers! Ne leur offrons pas encore un accès à Genève!».
ats/cht