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Les Suisses rendent des milliers d'armes

Les USA ont investi 661 milliards de dollars dans ce secteur l'an dernier.
Dans la majeure partie des cas, les fusils et autres pistolets proviennent de l'armée.
Près de 15'000 armes ont été remises aux autorités depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi qui oblige les possesseurs d'armes à déclarer ou rendre ces dernières. Du pistolet à lapin jusqu'à l'obus d'artillerie en passant par des revolvers de collection, la police fait parfois des découvertes explosives.

La palme revient à Lucerne avec 3483 armes et 700 kilos de
munitions rendues lors d'une journée d'action organisée par la
police cantonale. Côté romand, le Jura fait pâle figure avec
seulement vingt armes récupérées. Après consultation des données de
Fedpol et des bureaux des armes cantonaux, ce sont 14'995 armes qui
ont été rapportées, la majorité en Suisse alémanique. A part
quelques exceptions notables, elles sont détruites.

"Prêtes à l'emploi"

Ce que les Suisses découvrent sous leurs lits, dans leurs
greniers ou derrière leurs armoires est parfois surprenant. Ainsi,
à Bâle, deux tiers des armes à feu étaient chargées et «prêtes à
l'emploi» au moment de leur remise. A Schaffhouse, une personne a
ramené un obus d'artillerie datant 1916.



Les cantons romands ne sont pas en reste. La police vaudoise a
récupéré trois anciens mousquetons qui seront bientôt exposés au
Musée d'histoire militaire à Morges. Pièces rares, elles présentent
un intérêt historique majeur. En Valais, de nombreuses baïonnettes
ont été rapportées. Certaines personnes ont aussi remis des armes
aujourd'hui illégales en Suisse.

Armes suisses

Mais dans la majeure partie des cas, les fusils et autres
pistolets proviennent de l'armée suisse et n'ont pas servi depuis
des lustres. «C'est souvent l'arme du grand-papa qui traîne dans le
grenier et dont on veut se débarrasser pour des raisons de
sécurité», a indiqué Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la
police vaudoise. «Souvent, ce sont des personnes âgées qui nous
ramènent les armes», explique le chef du bureau des armes du canton
du Jura. Et d'expliquer qu'une bonne partie des personnes
retrouvent des pistolets ou des revolvers en faisant le ménage ou
en passant l'aspirateur.



Les responsables interrogés jugent que le nombre total d'armes
déposées est positif. Mais tous s'accordent à dire que ce n'est
qu'une goutte d'eau dans l'océan des armes non déclarées en Suisse.
«Si la remise d'une de ces armes a permis d'éviter un drame, c'est
déjà pas mal», résume Jean-Christophe Sauterel.



A Neuchâtel, la police cantonale estime à 55 le nombre d'armes,
principalement des fusils, ramenées par la population. Dans le
canton de Vaud, 75 pièces dorment dans les locaux de la police en
attendant d'être détruites. Le Valais et Genève en comptent
respectivement 70 et 170. Enfin, Fribourg en a reçu 363. En
parallèle, plusieurs milliers d'armes ont été annoncées.

Entre 1 et 3 millions d'armes en circulation

Ces derniers mois, plusieurs cantons ont mené des journées
d'actions de «remise d'armes». Ces initiatives s'inscrivent dans le
cadre de la nouvelle loi sur les armes entrée en vigueur en
décembre 2008 qui met en conformité la Suisse avec l'Europe dans ce
domaine.



La loi prévoit que les possesseurs d'armes à titre privé ont
jusqu'à fin décembre 2009 pour s'enregistrer comme tel. La police
offre aussi la possibilité de remettre gratuitement son arme tout
au long de l'année. Selon fedpol, 13'819 armes ont été enregistrées
dans la première moitié de l'année 2009.



Le nombre d'armes qui circulent en Suisse est difficile à estimer
car l'administration ne tient pas de registre centralisé. Les
estimations varient entre un et trois millions.



ats/cht

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