"Racisme anti-frontalier assez!", pouvait-on lire sur les
banderoles estampillées SIT et Unia. "Nous refusons de nous laisser
monter les uns contre les autres par une extrême-droite populiste",
a lancé au micro Jean Batou, représentant de l'extrême gauche.
"Tous les habitants de la région franco-valdo-genevoise sont des
frontaliers", a-t-il encore souligné.
Pour Pierre Vanek, de SolidaritéS, les frontaliers ne doivent pas
être les boucs émissaires de la crise économique. La foule était
principalement composée de représentants des syndicats, de membres
de parti de gauche et d'extrême-gauche. Les candidats de gauche au
Grand Conseil étaient aussi bien en vue. La manifestation autorisée
par la police a ensuite fait route vers la gare des Eaux-Vives.
Le Mouvement citoyens genevois
(MCG) a fait de son combat contre les frontaliers l'axe principal
de sa campagne. Le parti a exprimé son ras-le-bol vis-à-vis des
travailleurs frontaliers à coups de slogans chocs. Cette semaine,
l'UDC a surenchéri en publiant un encart publicitaire évoquant la
"racaille d'Annemasse". Ce dernier coup médiatique, qui porte la
signature du président du parti Soli Pardo, a été unanimement
dénoncé par le reste de la classe politique genevoise.
Le maire d'Annemasse compte d'ailleurs porter plainte pour
incitation à la haine raciale ou propos xénophobes. A moins d'une
semaine des élections, cet encart a aussi semé la discorde au sein
de l'UDC. Dans cette publicité, parue lundi sur une demi-page dans
la Tribune de Genève, l'UDC s'en prend à la ligne ferroviaire CEVA
en ces termes: "Le CEVA? Un nouveau moyen de transport pour la
racaille d'Annemasse! Expulsons les criminels étrangers! Ne leur
offrons pas encore un accès à Genève!".
ats/cab