Modifié

Les apparentements, des stratégies politiques sous la loupe

Pour optimiser leurs chances, les partis doivent créer des alliances politiques. [Keystone - Alessandro della Valle]
L'apparentement ou les alliances politiques / La Matinale / 3 min. / le 20 août 2019
Alors que les Suisses renouvellent l'intégralité de leur Parlement en octobre, les partis politiques doivent créer des alliances pour optimiser leurs chances. Ces stratégies électorales portent le nom barbare d'apparentement ou de sous-apparentement. Explications.

Les candidats au Conseil national n'ont jamais été aussi nombreux. Ils seront près de 4000 à viser l'une des 200 places sous la Coupole lors des élections fédérales du 20 octobre prochain.

Pour obtenir le plus de voix possibles, les partis politiques s'allient. Quand un électeur choisit la liste d'un parti qui s'est regroupé avec d'autres formations, les voix iront dans un premier temps dans une sorte de pot commun. C'est le cas pour l'élection au National.

"Les partis obtiennent un certain nombre de sièges, mais ce n'est jamais un chiffre tout rond. On va obtenir des sièges, plus quelques restes. L'apparentement permet de mettre ces restes ensemble pour éventuellement gratter un siège supplémentaire", explique Vincent Duvoisin, responsable des droits politiques à l'Etat de Vaud.

Sous-apparentements

La somme de toutes les voix des groupes apparentés donnera le nombre de sièges auquel les partis ont droit. Une répartition des sièges au sein de l'alliance s'opère alors et ce n'est qu'en dernier lieu qu'ils sont attribués aux candidats.

Mais une subtilité existe encore. Les partis politiques ont effet une autre manière de créer des alliances: les sous-apparentements. "Lors d'un apparentement entre plusieurs partis, chacun peut déposer plusieurs listes. Les sous-apparentements se font entre les listes du parti, tandis que l'apparentement se fait entre les partis", indique Vincent Duvoisin.

Le sous-apparentement est donc une alliance au sein même des différentes sections du parti. Dans le canton de Vaud, le PLR est par exemple sous-apparenté avec la liste des jeunes PLR et celle intitulée "PLR-Innovation".

Front commun

Les sous-apparentements entre différents partis politiques sont néanmoins possibles, à condition qu'ils aient une dénomination commune. C'est le cas du POP vaudois et d'Ensemble à Gauche.

"Quand vous votez pour POP ou pour Ensemble à Gauche, vous êtes garantis que votre voix ira prioritairement à l'une de ces deux listes de la gauche radicale. Dans un deuxième temps, si votre voix ne permet pas d'avoir un siège supplémentaire à l'une des listes, alors elle pourra encore aider une liste socialiste ou verte à obtenir un siège. De cette sorte, vous êtes garantis de ne pas faire le jeu de la droite", signale Pierre Conscience, coordinateur d'Ensemble à Gauche.

En résumé, les apparentements et les sous-apparentements permettent donc de faire front commun face aux adversaires traditionnels et de grappiller des voix supplémentaires, en séduisant un électorat ciblé.

Sarah Clément/gma

Publié Modifié