Première femme à occuper cette fonction, la diplomate bâloise de 51 avait été nommée par l'ancien ministre des Affaires étrangères libéral-radical Didier Burkhalter et avait pris ses fonctions en décembre 2016. Le choix de cette ancienne militante socialiste active avait créé la surprise, à l'époque.
Trois mois après l'arrivée d'Ignazio Cassis à la tête du département, Pascale Baeriswyl a dû avaler une grosse couleuvre sur la question européenne. Alors qu'elle avait repris la main sur le dossier au printemps 2017, ce dernier lui a été retiré fin janvier 2018 au profit de son ancien chef direct Roberto Balzaretti, nommé à cette occasion secrétaire d'Etat aux questions européennes.
Un nouveau défi "absolument passionnant"
Pascale Baeriswyl refuse cependant toute idée d'une "mise à l'écart" avec le nouveau poste qui lui est confié. "J'ai eu un job absolument fascinant (...) J'ai mené à peu près 60 dialogues et négociations, on a conclu plusieurs accords. Mais il faut aussi dire que défi qui m'attend à New York est absolument passionnant", explique-t-elle dans le journal de 17h00. "J'aurai passé sept ans en Suisse quand je partirai, c'est plus ou moins le moment où - comme diplomate - on change de poste. Et ce poste [à New York] est ouvert tous les cinq ans donc c'est now or never."
"Impulsions décisives" pour promouvoir la paix
La diplomate a mené plus de 60 négociations bilatérales et consultations avec des pays et représenté la Suisse à de multiples conférences ministérielles, rappelle le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué. "Experte des questions de paix et de sécurité, elle a fourni des impulsions décisives en vue de conclure quatre nouveaux mandats de puissance protectrice et de promouvoir la paix en Colombie, au Mozambique, au Moyen-Orient ou au Népal" notamment.
La secrétaire d'Etat exercera ses fonctions actuelles jusqu'à la fin de l'année. Elle prendra ses nouvelles fonctions à la tête de la Mission permanente de la Suisse auprès de l'ONU à New York au printemps 2020 et succédera alors à Jürg Lauber, en poste depuis 2015. Le Conseil fédéral dit l'avoir choisie en raison de sa longue expérience professionnelle, sa connaissance de la diplomatie multilatérale et sa capacité à tisser des liens internationaux.
"C'était programmé"
Pour le conseiller national Yves Nidegger (UDC/GE), membre de la commission des politique extérieure, on peut parler d'un débarquement en douceur de Pascale Baeriswyl. "C'est assez logique. Quand M. cassis a reçu les clés de la maison et qu'il a fait l'état des lieux, il y avait une secrétaire d'Etat socialiste avec un profil tout à fait typé qui - toutes qualités personnelles mises à part - appartient à une époque révolue. Et je crois que c'était programmé", dit-il.
"Des projets extrêmement novateurs"
Le conseiller national Laurent Wehrli (PLR/VD), également membre de la politique extérieure du Conseil national, souligne pour sa part les "missions très importantes" de Pascale Baeriswyl dans "des projets extrêmement novateurs" pour le Département fédéral des affaires étrangères. "Je n'appelle pas ça être dans le passé", précise-t-il tout en soulignant l'importance stratégique du poste que l'actuelle secrétaire d'Etat du DFAE occupera à New York.
ats/oang
Première mère diplomate en l'an 2000
Pascale Baeriswyl a étudié à Bâle, Genève et Paris le droit (avec une spécialisation en droit européen), l'histoire, la littérature française et la linguistique. Outre l'allemand, elle maîtrise le français, l'anglais et l'italien.
Ancienne chercheuse au Fonds national et juge, elle a été la première mère de famille à débuter la carrière diplomatique en l'an 2000.
Elle a notamment géré les questions de sécurité et de politique extérieure à la Mission suisse à Bruxelles de 2005 à 2008.
Jamais à la tête d'une ambassade, elle avait dirigé la section politique de la Mission suisse de l'ONU à New York jusqu'en 2013.