C'est la première fois que cet organisme chargé de déterminer les causes et circonstances d'un incident ou accident aérien recourt à ce procédé pour retrouver une pièce d'avion, a précisé un de ses représentants.
Le BEA a lancé cet appel à témoins "au nom du NTSB", son homologue américain chargé de l'enquête parce que le moteur Pratt & Whitney en cause est de conception américaine.
Les pièces du moteur "seraient tombées dans une zone boisée non habitée proche des communes de Perrigny-sur-Armançon et de Cry", indique le BEA sur Twitter.
L'incident, qualifié de "grave", s'est produit le 25 juillet sur un A220 de la compagnie Swiss International reliant Genève à Londres. Une panne sur le moteur gauche a conduit l'équipage a dérouter l'avion vers l'aéroport Paris Charles-de-Gaulle (France) où il s'est posé sans encombre. Aucun des passagers n'a été blessé et l'appareil a subi des "dommages mineurs".
Compresseur basse pression
Mais un examen du moteur a révélé que celui-ci avait perdu certaines pièces du compresseur basse pression. Ces pièces en titane "ne devraient pas excéder une longueur de 30 cm", selon le BEA.
Il est "très rare" qu'un appareil perde des pièces de moteur en vol, selon le BEA. Le 30 septembre 2017, une partie d'un des réacteurs de l'A380-800 assurant une liaison entre Paris et Los Angeles s'était décrochée en plein vol, au-dessus du Groenland. Une pièce d'environ 150 kg provenant de ce moteur a récemment été retrouvée sous 4 mètres de neige et de glace, au milieu d'une crevasse.
afp/pym
Moteurs d'A380 à inspecter après la perte d'une pièce
Le motoriste Engine Alliance va demander à ses clients d'inspecter les moteurs de leurs A380 après que la cause de la perte en vol d'éléments d'un réacteur d'un appareil d'Air France au-dessus du Groenland, en septembre 2017, a été identifiée, a indiqué le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA).
Cette demande d'inspection fait suite à l'analyse d'une partie d'une pièce de titane pesant environ 150 kg retrouvée le 1er juillet sous plus de quatre mètres de neige et de glace dans cet immense territoire, près de deux ans après l'incident.
Engine Alliance "devrait publier un document de support" pour ces inspections "à la fin du mois" d'août. Ces inspections ne devraient pas conduire à l'immobilisation des appareils.
Les compagnies aériennes concernées sont celles qui équipent leurs A380 avec des moteurs GP7200. Il s'agit d'Emirates, d'Air France, d'Etihad Airways, de Korean Air et de Qatar Airways. Les autres exploitants de l'A380 l'ont motorisé avec des réacteurs Rolls Royce.