A l'extrême gauche, le temps est à la réconciliation.
SolidaritéS et le Parti du travail (PdT) ont tiré les leçons du
passé et font à nouveau front commun. Les deux partis avaient été
chassés du Grand Conseil en 2005. A l'époque, ils avaient eu le
tort de se lancer dans l'élection en ordre dispersé, chacun de son
coté.
Cette année, l'union des forces à l'extrême gauche n'est
toutefois pas complète. Une liste dissidente, emmené par l'ancien
conseiller d'Etat Christian Grobet, pourrait grapiller de précieux
suffrages auprès de solidaritéS et du PdT, empêchant ces deux
formations d'atteindre le quorum de 7% indispensable pour avoir des
élus.
Les Verts, de leur côté, aspirent à
devenir la formation principale à gauche. Ils ont gagné du terrain
élection après élection et talonnent aujourd'hui un Parti
socialiste qui a perdu de sa superbe. Actuellement, les écologistes
occupent 16 sièges au Grand Conseil, soit seulement un de moins que
leurs alliés socialistes.
Des recrues de choix à droite
A droite, le Parti libéral compte toujours être le parti numéro
un du canton après le 11 octobre. Aujourd'hui, il dispose de 23
élus. Loin derrière suivent le Parti radical et le Parti
démocrate-chrétien, avec 12 députés chacun. Les radicaux pourraient
voir remonter leur cote grâce à la présence sur leur liste du
médiatique philosophe Jean Romain.
A la droite de la droite, la situation est plus confuse. L'UDC et
le Mouvement citoyens genevois (MCG) se disputent l'électorat
protestataire. Le MCG, qui avait fait une entrée fracassante au
Parlement en 2005, est quasiment condamné au succès cette année.
Son existence sur la scène politique en dépend grandement.
Pour y parvenir, le MCG a trouvé une recrue de choix en la
personne de Mauro Poggia. L'avocat, défenseur des assurés contre
les caisses maladie, donne de la crédibilité à un mouvement qui
s'est jusqu'à présent illustré avec ses coups de gueule contre les
travailleurs frontaliers et ses dénonciations du système
politique.
Les nouveaux auront de la peine à se faire une place au Grand
Conseil, car plus des deux tiers des actuels députés se
représentent. Sur les 390 candidats, seules 142 femmes se lancent
dans l'aventure. Le plus jeune des candidats a 18 ans, le plus âgé
affiche 82 printemps.
ats/dk
L'UDC met le feu aux poudres
La campagne s'est nettement durcie à l'approche des élections, notamment sous l'impulsion de l'UDC, qui a publié une publicité controversée dans la "Tribune de Genève". Les démocrates du centre évoquaient dans leur texte la "racaille d'Annemasse", provoquant l'indignation jusque dans leurs propres rangs.
Le maire de la ville savoyarde a décidé de porter plainte devant la justice française, et éventuellement en Suisse, pour incitation à la haine raciale contre le président de l'UDC genevoise Soli Pardo.
Jeudi, environ 300 personnes se sont réunies jeudi en fin de journée à la Place Neuve à Genève pour manifester contre le "racisme anti-frontalier" qui secoue la campagne électorale à Genève. Les manifestants répondaient à l'appel des syndicats et de partis de gauche.
Après le Grand Conseil, le Conseil d'Etat
Une fois passée l'élection au Grand Conseil, les grandes manoeuvres commenceront pour l'élection du Conseil d'Etat en novembre. Sept sièges sont en jeu.
Deux ministres, le socialiste Laurent Moutinot et le Vert Robert Cramer, quittent leurs fonctions. L'UDC pourrait lancer dans la course le conseiller national Yves Nidegger.