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Energie: la Suisse peut réduire sa consommation

L'électricité remplacera de plus en plus les énergies fossiles, semble-t-il.
L'électricité remplacera de plus en plus les énergies fossiles, semble-t-il.
La Suisse peut réduire sa consommation d'énergie d'environ 30% d'ici 2050 tout en assurant sa qualité de vie élevée. C'est la conviction de Trialogue Energie Suisse, une association qui regroupe les milieux économiques, scientifiques et écologistes.

Dans une étude de 144 pages publiée vendredi, fruit de deux ans
et demi de travail, Trialogue Energie Suisse présente une stratégie
à long terme axée sur l'efficience énergétique. Selon le communiqué , le scénario prévoit une réduction
de la demande d'énergie d'environ 20% d'ici 2035 et 30% d'ici
2050.



S'agissant des émissions de CO2, la Suisse doit les réduire pour
respecter ses engagements internationaux en vue de lutter contre le
réchauffement climatique. Par rapport à 1990, les émissions
devraient baisser de 25% d'ici 2020, de 50% d'ici 2035 et de 80%
d'ici 2050.

Des objectifs ambitieux

Pour atteindre ces objectifs qualifiés d'ambitieux, il est
impératif d'améliorer l'efficience énergétique, de développer les
énergies renouvelables -pour remplacer les énergies fossiles- et
d'investir dans la recherche, l'innovation et l'éducation, souligne
Trialogue. Cela présuppose notamment une volonté politique d'agir
rapidement.



L'association insiste aussi sur l'importance de découpler
consommation d'énergie et croissance économique. Autrement dit,
tandis que la croissance économique doit s'élever en moyenne à 1,5%
par an, la consommation d'énergie par unité de PIB (produit
intérieur brut) doit baisser parallèlement de 1,8% pas an.

Pistes pour réduire le CO2

Les bâtiments et la mobilité sont les deux domaines principaux
où l'on peut réduire les émissions de CO2 sans péjorer la qualité
de vie, relève l'étude. Pour les bâtiments, les économies passent
par des normes strictes dans le chauffage et l'isolation. Pour les
véhicules, des normes d'émissions doivent permettre de réduire la
pollution, en favorisant notamment les véhicules électriques.



Globalement, l'électricité remplacera de plus en plus les énergies
fossiles et sa part dans l'assortiment énergétique augmentera
nettement, selon Trialogue Energie Suisse.



Trialogue Energie Suisse regroupe notamment le groupe électrique
Axpo, des entreprises telles qu'ABB, les CFF, Shell ou la Migros,
l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), l'Institut Paul
Scherrer et le WWF Suisse. L'association est présidée par le
conseiller d'Etat argovien Peter Beyeler.



ats/mej

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Une solution à trouver pour les centrales nucléaires

D'ici à 2050, il est possible de doubler la mise à disposition d'énergie issue de sources renouvelables, estime en outre l'association.

Si les scientifiques, industriels et représentants d'organisations non gouvernementales (ONG) réunis dans Trialogue Energie Suisse ont réussi à se mettre d'accord sur une stratégie globale, ils divergent encore sur la question du remplacement des centrales nucléaires, qui seront mises hors service à l'horizon 2025.

Or des solutions devront être trouvées pour pallier une pénurie d'électricité qui se dessine en Suisse.

Sans remplacement des grandes centrales actuelles, le déficit sera de 15% en 2035 et de 25% en 2050, selon les acteurs de Trialogue. Ces derniers vont approfondir leur analyse pour arriver à des conclusions claires au cours de l'année 2010, indiquent-ils.

Greenpeace et la Fondation suisse de l'énergie (SES), qui ont participé aux travaux, déplorent, dans un communiqué commun, qu'aucune véritable discussion n'ait eu lieu sur l'énergie atomique. Les deux organisations reprochent à deux initiateurs de Trialogue, Axpo et le canton d'Argovie, ouvertement pro-nucléaires, d'éluder les risques de cette technologie.

Greenpeace et la SES se disent particulièrement sceptiques par rapport à la promesse d'approfondir la question en 2010. Les deux organisations doutent qu'une discussion sérieuse soit encore menée.