Grand Conseil genevois: la déferlante MCG

Selon les résultats définitifs, le Mouvement Citoyens Genevois double presque son résultat d'il y a quatre ans, avec 15,10% des voix (+7,37%), ce qui lui donnera 17 fauteuils (+8) au Grand Conseil, qui en compte 100. Il n'est devancé que par le Parti libéral, en baisse de 2,35 points à 16,73% (20 élus, -3) et les Verts, qui gagnent 1,35% à un peu plus de 15,18% (17 fauteuils, +1).

Dépassé par les écologistes, le Parti socialiste, avec 12,77% des suffrages (-1,85%), n'est plus la première force de gauche. La formation à la rose perd deux sièges et n'aura plus que 15 députés lors de la prochaine législature. Le PDC (9,81%, -0,04% / 11 élus, -1), les radicaux (9,55%, -0,94% / 11, -1) et l'UDC (8,54%, -1,07% / 9, -2) sont également en chute.

L'extrême gauche sans élu

La gauche de la gauche, victime de sa désunion, a pour sa part échoué à atteindre le quorum de 7% qui donne droit à une députation au Grand Conseil. SolidaritéS et le Parti du travail ont récolté 6,52% des suffrages, alors que la liste Défense des aînés, emmenée par l'ancien conseiller d'Etat Christian Grobet, n'a recueilli que 5,81% des voix. L'extrême gauche se retrouve ainsi dans la même situation qu'en 2005, payant ses dissensions au prix fort.

Au total la droite dispose de 51 sièges, alors que la gauche dispose de 32 représentants. Le MCG, fort de sa nouvelle légitimité, compte bien jouer les arbitres entre les deux blocs, selon Eric Stauffer, le fondateur du parti. La participation au scrutin a atteint 40,26%, soit un chiffre proche de celui enregistré il y a quatre ans.

Le sourire d'Eric Stauffer

Dans les couloirs d'Uni Mail, où s'effectuait le dépouillement, Eric Stauffer jubilait. Très sollicité par les journalistes, le bouillonnant député ne s'est pas étonné de la victoire remportée par son parti. A ses yeux, la population a envoyé un message clair à la classe politique afin de mettre fin au clivage gauche-droite qui bloque Genève.

Il y a quatre ans, le MCG a bâti son succès sur la dénonciation de l'establishment politique en place et un discours anti-frontalier musclé. Un thème qu'il a resservi pour cette élection aussi, martelant à qui voulait l'entendre qu'il y avait aujourd'hui assez de travailleurs frontaliers et qu'il était temps de donner la priorité de l'emploi aux Genevois.

LA COURSE AU CONSEIL D'ETAT A COMMENCE

A peine les résultats des législatives sortis des urnes genevoises dimanche, la course pour le Conseil d'Etat est lancée. Surfant sur son succès, le MCG revendique d'emblée deux sièges à l'exécutif avec un ticket Eric Stauffer-Mauro Poggia, les deux locomotives du parti.

"Les Verts qui ont quasiment le même pourcentage que nous en visent aussi deux, je ne vois pas pourquoi on le ferait pas", a déclaré le célèbre avocat genevois. Pour réussir son pari, le MCG compte récupérer une bonne partie des quelque 12% qui ont voté pour l'extrême-gauche. Le MCG affirme représenter la voix des travailleurs qui ne se reconnaissent pas chez les socialistes.

L'Entente réaffirme sa volonté de ne pas faire d'alliance avec l'UDC pour cette élection, qui se déroulera le 15 novembre. Pour tenter de reconquérir la majorité au Conseil d'Etat, elle lance les libéraux Mark Muller (sortant) et Isabel Rochat, les radicaux lancent François Longchamp (sortant) et le PDC Pierre-François Unger (sortant). Yves Nidegger est quant à lui le candidat pour l'UDC.

A gauche, les Verts misent sur leur conseiller d'Etat sortant David Hiler et sur la députée Michèle Künzler. Les socialistes ont choisi un ticket Charles Beer (sortant) et Véronique Pürro. Le PS devra toutefois mener un débat de fond sur la base des résultats de ce dimanche, Véronique Pürro obtenant moins de voix qu'Anne Emery-Torracinta et Manuel Tornare. Ces derniers étaient tous deux candidats à la candidature au sein du parti.

ats/dk