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"J'ai envie de pousser l'armée vers davantage d'ouverture, de diversité"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Viola Amherd, conseillère fédérale en charge de la Défense et des Sports
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Viola Amherd, conseillère fédérale en charge de la Défense et des Sports / La Matinale / 10 min. / le 22 août 2019
Première ministre de la Défense en Suisse, Viola Amherd a évoqué le rôle des femmes dans l'armée, jeudi, dans La Matinale de la RTS. Mais la cheffe du DDPS a aussi abordé les autres grands thèmes qui concernent son département et notamment les avions de combat.

Et le dossier de l'achat des avions sera au centre des préoccupations de Viola Amherd l'an prochain. Le peuple devrait se prononcer en septembre 2020 sur la question. Interrogée sur le refus populaire d'acheter le Gripen pour trois milliards de francs il y a quatre ans, la conseillère fédérale estime que la proposition d'en dépenser six cette fois-ci devrait trouver grâce aux yeux des électeurs: "C'est une autre situation", affirme-t-elle. "En 2014, on voulait remplacer les Tiger, et maintenant, on a jusqu'à 2030 pour remplacer tous les avions des forces aériennes. Et si on n'achète pas maintenant, on n'aura plus de forces aériennes et à mon avis c'est impossible de garantir la sécurité de la population sans elles".

Elle qualifie même l'urgence d'absolue, "parce qu'on peut utiliser les Tiger uniquement quand il fait beau et pendant la journée. Et les F/A18 arrivent en fin de vie en 2030. Normalement c'était en 2025, mais on a pris des mesures pour pouvoir les utiliser 5 ans de plus."

Conflits hybrides

Viola Amherd a introduit une nouvelle vision de l'armée d'un futur où la menace ne serait plus celle d'un conflit Etat contre Etat, mais quelque chose de plus diffus comme le terrorisme, qu'on ne combat pas dans les airs.

Pour autant la ministre de la Défense ne voit pas de contradiction avec des achats d'avions: "Au contraire", explique-t-elle, "aujourd'hui, on parle de conflits hybrides. Il y a des actes de terrorisme, mais il y a aussi - on le voit y compris en Europe - des conflits traditionnels. On a un mélange de tout ça et on doit être prêts à assurer la sécurité dans tous les cas pour notre population."

Une ministre "people"?

Sur sa présence assez soutenue dans les médias, Viola Amherd voit "un grand intérêt de connaître la première ministre de la Défense en Suisse. Je pense que c'est une occasion de montrer l'armée, de la faire connaître, peut-être aussi de la pousser vers davantage d'ouverture, de diversité".

Elle qui s'était déclarée prête à mettre une femme à la tête de l'armée confirme que "tout est ouvert: j'ai mis en place une commission qui cherche des personnalités compétentes pour ce poste. On verra. Je suis confiante dans le fait qu'on trouvera une personnalité excellente pour ce poste important".

En revanche, elle ne veut pas parler d'une obligation de servir pour les femmes pour l'instant, car elle pense "qu'au niveau de l'égalité hommes-femmes, il y a d'autres domaines plus importants, comme l'égalité salariale."

Service civil et service militaire

"Le service civil est très important, je ne veux pas de guerre entre service civil et service militaire. Il faut avoir les deux", certifie Viola Amherd. "On ne doit pas les confronter. Mon travail c'est de rendre l'armée plus intéressante, plus attractive pour avoir plus de jeunes femmes et de jeunes hommes qui sont prêts à faire le service militaire."

Et puis, il y a aussi le chantier des passerelles entre vie militaire et vie académique. Les jeunes peuvent valider certaines qualifications professionnelles ou valider des points pour un master universitaire lorsqu'ils font leur cursus à l'armée. Viola Amherd croit beaucoup en ce genre de synergie: "Je pense que c'est une chose qui est très appréciée. Du point de vue de la formation des jeunes mais aussi de l'armée. On a déjà des exemples: les jeunes qui font l'école de recrues en cyber-défense ont la possibilité de faire un diplôme d'expert en la matière. Mais on peut faire beaucoup plus dans ces domaines", conclut la conseillère fédérale.

Xavier Alonso/pym

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