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La droite genevoise à la conquête du Conseil d'Etat

La ville du bout du lac se veut le centre du monde.
Après le Grand Conseil, les Genevois renouvellent leur gouvernement.
L'élection dimanche au Conseil d'Etat genevois s'annonce incertaine. La droite va tout faire pour retrouver une majorité perdue il y a quatre ans. Les Verts et les socialistes, de leur côté, vont défendre bec et ongles leurs quatre sièges. Les premiers résultats doivent tomber en début d'après-midi.

Les chances de l'Entente bourgeoise de parvenir à ses fins sont
réelles. Les libéraux, les démocrates-chrétiens et les radicaux
partent unis dans la course. Leur ticket est composé des sortants
Pierre-François Unger (PDC), François Longchamp (PRD) et Mark
Muller (Libéral), auxquels s'ajoute la libérale Isabel Rochat.

Quatre contre quatre

A gauche, les socialistes et les Verts présentent les sortants
David Hiler (Verts) et Charles Beer (socialiste). La députée
écologiste Michèle Künzler est chargée de conserver le siège laissé
vacant par Robert Cramer, alors que les socialistes misent sur
Véronique Pürro pour prendre la succession de Laurent
Moutinot.



L'Alternative pourrait cependant pâtir de l'absence de soutien de
solidaritéS. Le mouvement d'extrême gauche, mécontent de la
politique menée ces quatre dernières années par le gouvernement,
n'a pas appelé à voter pour le ticket rose-vert, laissant la
liberté de choix à ses électeurs.



Dans un canton qui penche plutôt à droite, l'absence d'union de
toutes les forces de gauche pourrait peser lourd lors du décompte
final des voix. A Genève, l'élection du Conseil d'Etat se fait à la
majorité relative qualifiée. En principe, il suffit de réunir au
moins 33,3% des suffrages pour être élu.

Prime aux alliances

Ce
mode de fonctionnement favorise les grandes alliances. Les partis
ont intérêt à trouver des partenaires, car seul, aucun d'entre eux
n'arrive à rassembler le tiers de l'électorat sous sa
bannière.



L'UDC et le Mouvement citoyens genevois (MCG) sont d'ailleurs
confrontés à ce problème d'isolement. L'UDC présente le conseiller
national Yves Nidegger. Les chances que son candidat soit élu à
l'exécutif sont cependant faibles.



Conscient de sa situation, le parti blochérien a bien tenté de
s'allier avec l'Entente bourgeoise, mais le PDC, notamment, n'a
rien voulu savoir.

L'inconnue MCG

Le MCG se trouve un peu dans la même situation. Contrairement à
l'UDC, le parti populiste peut toutefois surfer sur la vague de son
succès aux élections législatives, où il a raflé 17 sièges. Avec
près de 15% des suffrages, il est devenu la troisième force
politique du canton, derrière les libéraux et les Verts.



Gonflé à bloc par sa progression, le MCG vise deux sièges au
gouvernement. Il présente le tribun et cofondateur du mouvement
Eric Stauffer, ainsi que l'avocat Mauro Poggia, ardent défenseur
des assurés contre les caisses-maladie. Le MCG, qui se dit ni de
gauche ni de droite, espère grappiller des voix partout.



Sans se faire d'illusions, les Communistes lancent de leur côté
trois personnes dans la course, à savoir Laurent Tettamanti, Xavier
Carlo et Fahid Taghavi.



L'élection aura aussi ses candidats folklorique ou humoristique,
avec le Paul Aymon, dit Paul Sierre, connu sous le nom du Prophète,
et le Bouffon de la République.



ats/nr

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La liste des candidats

Pierre-François Unger PDC

François Longchamp PRD

Mark Muller Lib.

Isabel Rochat Lib.

Charles Beer PS

Véronique Pürro PS

David Hiler Verts

Michèle Künzler Verts

Yves Nidegger UDC

Eric Stauffer MCG

Mauro Poggia MCG

Laurent Tettamanti Com.

Xavier Carlo Com.

Fahid Taghavi Com.

Paul Aymon

Olivier Brawand

Gouvernement à gauche: une exception

La législature qui s'achève, avec deux socialistes, deux Verts, un libéral, un PDC et un radical occupant les sept sièges du Conseil d'Etat constitue une exception dans l'histoire politique genevoise.

Il faut remonter aux années 1930, avec Léon Nicole, pour retrouver un exécutif cantonal penchant à gauche.

L'élection du 15 novembre pourrait aussi signifier le retour des femmes aux affaires. Isabel Rochat, Véronique Pürro ou Michelle Künzler pourraient redonner une touche féminine à un gouvernement qui pendant quatre ans aura été exclusivement masculin.