Pour le Surveillant des prix Stefan Meierhans, la gratuité de l'enseignement de base vaut aussi pour les écoles spécialisées qui accueillent des enfants handicapés. Les parents ne devraient donc payer que ce qu'ils économisent en raison de l'absence de leur enfant à la maison, soit entre 5.50 francs et 16 francs au maximum en fonction de l'âge de l'enfant, ce qui correspond au prix des repas.
5 cantons romands sur 7 réclament trop d'argent
Or, une étude de la Surveillance des prix parue mardi montre que 17 cantons sur 26 demandent une contribution plus élevée aux parents. En Suisse romande, Genève (30 fr.), Berne (30 fr. aussi), Neuchâtel (22 fr.), Jura (20 fr.) et Fribourg (17,50 fr.) dépassent la limite. Seuls neuf cantons demandent une contribution inférieure à ces montants, parmi lesquels Vaud et le Valais (10 fr. chacun).
Des différences considérables ont été constatées selon les cantons. Les contributions demandées aux parents sont particulièrement élevées lorsque leur montant dépend du revenu des parents, comme c'est le cas dans trois cantons ou demi-cantons: Bâle-Ville, Appenzell Rhodes-Intérieures et Bâle-Campagne. Ce dernier est le canton le plus cher, avec un maximum de 137,50 fr. par jour demandés aux personnes dont le revenu est important, soit près de neuf fois le maximum qui découle du respect du principe de la gratuité de l'enseignement.
Comme pour les camps et sorties scolaires
Pour justifier ces montants, les cantons qui demandent une contribution élevée expliquent qu'elle sert à couvrir les coûts journaliers de l'internat, c'est-à-dire les repas, mais aussi les frais d'hébergement et de prise en charge des enfants handicapés qui doivent rester dans l'établissement spécialisé durant la semaine pour suivre leur formation.
Cependant, deux arrêts du Tribunal fédéral en relation avec la gratuité de l'enseignement lors des camps et sorties scolaires ont jugé que ni les frais de prise en charge, ni les frais d'hébergements ne peuvent être facturés aux parents, car ils font partie intégrante de la formation de l'enfant. De plus, repas exceptés, les parents n'économisent pas d'argent lorsque l'enfant ne dort pas à la maison, puisqu'ils doivent de toute manière prévoir un hébergement pour lui lorsqu'il rentre.
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Pour le Surveillant des prix, ces arrêts du TF s'appliquent par analogie à la prise en charge d’enfants ou adolescents handicapés qui, pour pouvoir bénéficier de la formation scolaire initiale, doivent être hébergés dans une école spécialisée en raison de leur handicap.
Autrement dit, la contribution demandée pour les enfants placés dans des écoles spécialisées ne doit pas être calculée sur la base des coûts qui incombent à l’école en question, mais uniquement sur la base des coûts réellement économisés par les parents du fait de l’absence de l’enfant. Demander une contribution pour l’hébergement et la prise en charge est donc contraire à la gratuité de l'enseignement garantie par la Constitution.
Vincent Cherpillod avec ats