"La cour a jugé que la caution offerte par le recourant,
combinée à d'autres mesures telles que le dépôt des documents
d'identité et l'assignation à résidence sous contrôle électronique
devait être considérée comme propre à parer le risque de fuite" a
estimé le TPF dans son arrêt publié mercredi. Un recours au
Tribunal fédéral peut être formé contre cette décision, précise le
TPF.
Il n'y a pas de raison de recourir au Tribunal fédéral contre
cette décision, a de son côté indiqué Eveline Widmer-Schlumpf.
Interrogée par la télévision alémanique SF, la ministre de la
justice a néanmoins précisé que la question serait encore examinée
avec ses collaborateurs.
Roman Polanski, 76 ans, avait été arrêté le 26 septembre à son
arrivée à l'aéroport de Kloten. L'auteur de "Rosemary's baby" fait
l'objet d'une demande d'extradition déposée par les Etats-Unis. Le
cinéaste avait fui ce pays en 1978 après que la justice
californienne l'eut jugé coupable d'abus sexuels commis en 1977 sur
une adolescente de 13 ans. Roman Polanski qui avait plaidé coupable
risque deux ans de prison au maximum.
Pas de libération mercredi
Fin octobre, l'Office fédéral de justice (OFJ) avait repoussé la
demande de mise en liberté provisoire du metteur en scène
franco-polonais. Roman Polanski s'était dès lors adressé au
Tribunal pénal fédéral qui a donc accepté sa requête.
Le porte-parole de l'OFJ a précisé qu'une décision serait prise
rapidement quant à la marche à suivre. Roman Polanski ne sera de
toutes façons pas libéré mercredi. Si l'OFJ ne fait pas recours, il
ordonnera la mise en liberté provisoire du cinéaste une fois les
mesures de sécurité appliquées.
Le TPF a estimé que ces mesures limiteront le risque de fuite: "le
montant de la caution", a indiqué le TPF, "représente une bonne
partie du patrimoine de Roman Polanski. En raison de son âge
avancé, en cas de perte de la caution, il est peu probable qu'il
soit en mesure de reconstituer" sa fortune.
Nouvelle arrestation possible
Roman Polanski est conscient du fait qu'il "perdrait la face aux
yeux de l'opinion publique s'il ne tenait pas sa promesse", a fait
savoir son avocat mercredi. Le cinéaste avait d'abord offert au TPF
une caution sous forme de garantie bancaire avant de proposer un
versement comptant.
Cet argent sera vraisemblablement versé par une banque parisienne
en échange d'une option sur la résidence du metteur en scène dans
la capitale française. Une éventuelle fuite de Roman Polanski
signifierait que sa famille pourrait perdre son domicile. Enfin le
TPF n'exclut pas d'arrêter à nouveau le cinéaste si celui-ci ne
respectait pas ses engagements.
agences/lan