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Berne assure qu'elle n'a pas alerté les USA

Le réalisateur franco-polonais a décidé de briser le silence dans lequel il s'était enfermé depuis son arrestation à Zurich.
Roman Polanski est incarcéré en Suisse depuis fin septembre.
La Suisse n'a pas alerté les autorités américaines de la présence de Roman Polanski à Zurich le 26 septembre, mais s'est simplement assurée que la mandat d'arrêt contre lui était toujours valable. C'est ce que répond mercredi l'Office fédérale de la justice aux informations d'Associated press.

AP affirme détenir des emails attestant du fait que la Suisse
ait fourni des informations aux Etats-Unis ayant permis
l'arrestation du cinéaste... Rien de nouveau selon l'OFJ, contacté
par la RSR: avant de procéder à cette arrestation, la Suisse a
demandé une confirmation, et elle l'a reçu sous forme d'une lettre
qui confirmait que les Etats-Unis demandaient toujours
l'arrestation de Roman Polanski en vue d'une extradition.



Les Etats-Unis ont toujours refusé de préciser comment ils avaient
appris que Roman Polanski devait venir au festival. Le lendemain de
l'arrestation, le parquet de Los Angeles s'était contenté de
déclarer "avoir eu vent" de sa prochaine visite en Suisse. Mais une
requête publique révèle que les Etats-Unis ont été mis au courant
par l'Office fédéral suisse de la justice.

Une saga judiciaire

Roman Polanski, Oscar du meilleur réalisateur (2003) et Palme
d'Or à Cannes (2002) pour "Le Pianiste", a été arrêté à son arrivée
en Suisse le 26 septembre sur mandat américain. Il est recherché
par la justice américaine après une procédure ouverte en 1977 pour
des "relations sexuelles illégales" avec une adolescente alors âgée
de 13 ans.



Son arrestation, survenue plus de trente ans après les faits
incriminés, a soulevé une vive polémique dans le monde sur la
responsabilité morale et pénale des personnes célèbres.



Les autorités suisses se sont opposées le 6 octobre à une mise en
liberté provisoire du cinéaste, réclamée par ses avocats, renvoyant
la décision au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. Celui-ci a
rejeté mardi le recours du cinéaste contre son extradition.



Les avocats de Roman Polanski ont immédiatement annoncé leur
intention de déposer un ultime recours auprès de la plus haute
instance juridique helvétique, le Tribunal fédéral de Lausanne.

Retour aux Etats-Unis?

Mais Roman Polanski pourrait aussi choisir d'aller aux
Etats-Unis pour s'expliquer directement, selon son avocat. Le
cinéaste gagnerait du temps en coopérant avec la justice
américaine.



«Une procédure d'extradition peut durer des mois», a expliqué
mercredi un des avocats français du cinéaste, Me Georges Kiejman,
sur les ondes d'Europe 1. «On peut s'acheminer vers une extradition
si la justice suisse ne tient pas compte des arguments qui
pourraient s'y opposer», a-t-il ajouté.



sbo

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