Le projet du MCG se distingue de celui des socialistes -refusé
par le peuple en 2007- par son modèle de financement. Le niveau des
primes est basé non pas sur le revenu, mais sur la prime la moins
chère de chaque canton. A quelques jours des élections genevoises
au Conseil d'Etat, c'est un gros coup politique pour les chefs de
file du parti.
Sujet bouillant
Le thème des primes maladies est bouillant, les assurés vont
bientôt recevoir les mauvaises nouvelles de leurs caisses,
l'augmentation de leurs primes pour 2010.
Le projet du MCG est construit sur le même modèle que la caisse
unique refusée en 2007 par le peuple, mais avec une distinction
fondamentale. Le niveau des primes n'y est pas lié au revenu, il
est défini sur la base de la prime la plus basse du marché. Quant à
la structure, il s'agit d'une caisse unique classique, comme par
exemple la SUVA. Une caisse centrale donc, avec des antennes
cantonales.
Cette caisse unique façon MCG a été entièrement ficelée par
l'avocat Mauro Poggia, numéro deux du MCG et partisan de longue
date d'une caisse unique en matière de santé. Mauro Poggia a
affirmé tout à l'heure à la RSR que les textes sont prêts, qu'il ne
manque plus que le blanc-seing du parti. Sauf cataclysme,
l'initiative sera lancée avant la fin de cette année.
Grincements à gauche
La caisse unique, c'est LE projet des
socialistes qui se trouvent pris de court aujourd'hui sur leur
propre terrain. Le PS se prépare à lancer lui aussi un projet de
caisse unique, une intention confirmée par les délégués du parti
samedi dernier à Schwyz. Mais le projet n'est pas attendu avant
janvier.
En parallèle, le conseiller national Stéphane Rossini (PS/VS) a
affirmé à la RSR qu'il allait déposer une initiative parlementaire
dans ce sens lors de la prochaine session parlementaire. Même s'il
n'est pas exclu que les deux partis unissent leurs forces, le MCG
semble pour l'instant couper l'herbe sous les pieds des
socialistes.
Pour le MCG, le thème est béni: en apportant une réponse à la
grogne des citoyens sur le thème délicat des primes, Eric Stauffer
donne une dimension nouvelle à sa formation politique. L'objectif
est de démontrer que le parti sait faire davantage que de taper sur
les frontaliers, qu'il peut aussi proposer des solutions sur les
thèmes clés du moment. La caisse unique, c'est aussi un vecteur
idéal pour gagner en crédibilité et développer des antennes au-delà
des frontières genevoises.
RSR/ Christian Favre/ ad
Coût de la santé: mesures urgentes en péril
Le paquet de mesures urgentes du Conseil fédéral pour endiguer la hausse des coûts de la santé risque de se vider de son contenu, a relevé mardi devant la presse à Berne Urs Schwaller (PDC/FR), président de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des Etats.
A l'instar du Conseil national, la commission refuse l'introduction d'une taxe de consultation de 30 francs et aussi que la Confédération mette 200 millions de plus à disposition des cantons pour réduire les primes des personnes en situation économique précaire.
Par contre, comme le Conseil fédéral, la commission souhaite que les contrats à franchise plus élevée soient conclus pour deux ans. Le Conseil national est allé plus loin en fixant la limite à trois ans. Une modification des contrats ne peut toutefois pas se faire de manière urgente, selon Urs Schwaller.
Elle approuve la proposition du Conseil national de faire passer de 10 à 20% la quote-part à charge des assurés des coûts qui dépassent la franchise.
La commission veut également faire des économies en matière de médicaments. Une diminution des marges permettrait des baisses de coûts allant jusqu'à 130 millions de francs par an. Le Conseil des Etats doit traiter de cet objet lors de la session d'hiver.