Les auteurs de cette troisième édition conduite par l'Université de Saint-Gall avec l'organisation Advance soulignent la nécessité d'un profond changement de mentalité.
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à être recrutées, de plus en plus nombreuses aussi à être hautement qualifiées, indique le rapport de l'Université de Saint-Gall
Les promotions reviennent aux hommes
Mais – et c'est là où l'égalité s'arrête – les femmes suisses ont clairement moins de promotions: celles-ci reviennent à 65% aux hommes. "Quand je parle avec des entreprises, on me dit souvent: 'Ça nous est égal de choisir un homme ou une femme: ce que nous voulons, c'est la meilleure personne pour le poste', mais les chiffres révèlent une toute autre vérité", explique Alkistis Petropaki, directrice générale d'Advance, qui a participé à l'étude.
Et les chiffres des profils hiérarchiques le montrent aussi: il y a 23% de femmes chez les cadres moyens et 18% seulement chez les cadres supérieurs.
Temps partiel et préjugés
Pour expliquer cet écart, il faut prendre en compte le temps partiel, très répandu chez les femmes, en Suisse, et aussi des préjugés, très ancrés dans le pays.
Plus on monte dans la hiérarchie, constatent les auteures, plus on trouve des femmes de nationalité étrangère: "Nous n'utilisons pas suffisamment le potentiel des femmes suisses", remarque Alkistis Petropaki. "Je pense que l'une des raisons à cela, ce sont ces représentations – spécifiquement très présentes en Suisse – qui veulent que les femmes soient mieux dans un rôle domestique ou maternel et que ce soient les hommes qui gagnent l'argent du ménage."
Les entreprises auraient pourtant tout à gagner à mieux profiter des talents des femmes suisses; celles qui tendent à l'égalité ont tendance à être plus performantes.
Pour ce faire, il faut favoriser la transparence et adapter la culture au sein des entreprises: c'est ce que soulignent les auteures du rapport.
Sujet radio: Séverine Ambrus
Adaptation web: Stéphanie Jaquet