Les réserves de fluctuation de valeurs se sont effondrées en un
an de 51,5 à 8,5 milliards. Pour de nombreuses institutions de
prévoyance, les déboires en matière de placements sont néanmoins
restés limités à une perte comptable, a précisé vendredi dans un communiqué l'Office fédéral
de la statistique (OFS), sur la base de résultats provisoires.
Réserves insuffisantes
Conséquence du repli des réserves, ces dernières étaient
insuffisantes pour nombre de caisses de pension et le découvert
s'est envolé de 17,8 à 57,3 milliards de francs. Les fonds libres
se sont quant à eux tassés de 9,4 à 1,3 milliard. La chute des
cours sur les marchés a entraîné un repli du total du bilan de
11,3%, à 537 milliards.
Dans le détail des actifs au bilan, les obligations, qui ont
affiché une baisse de 1,9% à 219,7 milliards de francs, sont
demeurées la forme de placement privilégiée des institutions de
prévoyance. Affichant une progression de 1,4% à 104,29 milliards,
les emprunts libellés en francs ont mieux résisté que ceux en
monnaies étrangères, ces derniers se contractant de 4,7% à 115,36
milliards.
Du côté des actions, la tempête sur les marchés financiers s'est
soldée par un plongeon d'un tiers à 112,4 milliards. Leur part au
total du bilan s'est réduite de 27,8 à 20,9%. Les titres de
sociétés helvétiques ont chuté de 29,1% à 46,66 milliards et ceux
d'entreprises étrangères de 35,9% à 64,7 milliards. En revanche,
les investissements dans les immeubles en Suisse ont crû de 5,2% à
83,8 milliards de francs.
Moins de placements à l'étranger
Reflet de la crise immobilière qui a frappé de nombreux pays,
les placements dans des immeubles à l'étranger se sont effondrés de
20,3% à 6,3 milliards. Les turbulences boursières ont également
frappé la catégorie des placements alternatifs, ceux-ci se repliant
de 17,3% à 30,68 milliards. Les pertes de cours et les dévaluations
sur les placements ont explosé de 600% à 100 milliards en raison de
cet environnement de marché défavorable.
En ce qui concerne les passifs, le capital de prévoyance actuariel
et les provisions techniques ont poursuivi leur croissance au même
rythme qu'en 2007. Avec une hausse de 4,5% à 567,55 milliards de
francs, ils ont de loin dépassé le total du bilan, mettant ainsi en
lumière le défaut de couverture. L'augmentation illustre notamment
la hausse du nombre d'assurés actifs (+3% à 3,65 millions) et
l'allongement de la durée d'assurance.
A fin 2008, le découvert des caisses de pension de droit privé
atteignait 21,7 milliards de francs et 35,6 milliards pour les
institutions de prévoyance de droit public. En tenant compte des
réserves de fluctuation encore disponibles et des fonds libres, le
défaut de couverture totalisait 47,5 milliards.
ats/mej
Moins de caisses de retraite
Sur la période sous revue, l'OFS a observé une nouvelle diminution du nombre de caisses de pension de 2543 à 2430.
Les contributions des partenaires sociaux se sont légèrement étoffées à un peu plus de 44 milliards de francs.
La part de salariés a représenté 42,9% et celles des employeurs 57,1%, toutes les deux demeurant stables au regard de 2007.
Après s'être stabilisées l'année précédente, les charges d'assurances sont reparties à la hausse en 2008, gagnant 4,8% à 18,9 milliards de francs.
Les produits de prestations d'assurances ont en revanche diminué d'environ un milliard à 17,3 milliards.
Le nombre de rentiers a augmenté
L'effectif des bénéficiaires de rentes du 2e pilier a poursuivi sa hausse (+2,8%) à 931'000 personnes à fin décembre 2008.
Le montant des rentes versées s'est accru de 3,9% à 22,7 milliards de francs, en raison de l'augmentation de leur coût de 4,6% à 17 milliards.