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L'alcool chez les jeunes, un marché juteux

Les apéros géants réunissent plusieurs milliers de personnes et virent souvent en beuverie.
L'alcool consommé par les mineurs correspond à 2% de l'ensemble des ventes.
Les mineurs consomment chaque année en Suisse pour 220 millions de francs environ de boissons alcooliques. Les deux tiers de cette somme concernent des jeunes à qui la vente d'alcool est interdite, selon une étude publiée jeudi.

L'évaluation réalisée par l'Institut suisse de prévention de
l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) sur mandat de l'Office
fédéral de la santé publique est une première. Concernant les
jeunes de 11 à 17 ans, elle se base sur différentes enquêtes
représentatives suisses menées en 2006 et en 2007, indique le
communiqué .

Les ventes d'alcool aux jeunes sont estimées autour de 220
millions de francs pour 2007. Les deux tiers de cette somme, soit
environ 150 millions de francs, concernent des boissons consommées
par des jeunes auxquels la loi interdit de vendre de l'alcool. La
vente de bière et de vin n'est pas autorisée avant 16 ans et celle
de spiritueux avant 18 ans.

Protection de la jeunesse insuffisante

La consommation de boissons alcooliques par des jeunes
représente environ 2% des ventes globales en Suisse, qui s'élèvent
chaque année environ 10 milliards de francs. La boisson
généralement la plus consommée par les mineurs est la bière, suivie
par les spiritueux et les alcopops. En ce qui concerne ces
limonades alcoolisées, la quantité moyenne consommée pour ces
derniers est similaire chez les garçons et les filles. En revanche,
les garçons consomment de plus grandes quantités des autres types
de boissons.



Bien que de nombreuses mesures structurelles ont été prises en
Suisse afin de limiter l'attrait de certaines boissons et l'accès
aux mineurs, la consommation paraît bien intégrée et l'effet des
mesures limité, relève l'ISPA. Même si l'introduction d'une taxe
sur les alcopops a permis de diminuer leur consommation, l'intérêt
est marqué pour les "premix" à base de vin ou de bière, qui
échappent à la taxe tout en présentant les mêmes
caractéristiques.



Les adultes doivent prendre conscience des conséquences de
l'alcool sur les jeunes, plus sensibles physiquement et
psychiquement. Les résultats de l'enquête montrent, une fois de
plus, que la protection de la jeunesse n'est pas encore
suffisamment appliquée, selon l'ISPA. Ce dernier recommande
vivement de la renforcer.



ap/dk

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Les achats-tests plébiscités

L'alcool consommé par les jeunes est principalement basé sur des achats en magasins, où il est particulièrement bon marché en comparaison aux débits de boissons.

Il est donc essentiel pour l'ISPA que la réglementation en matière de vente soit appliquée et que son respect soit surveillé.

Pour l'ISPA, les achats-tests par des jeunes jouent un rôle crucial à cet égard. L'interdiction de remettre gratuitement de l'alcool à des mineurs, en vigueur par exemple dans les cantons de Berne et Zurich, contribue aussi à renforcer la protection de la jeunesse.