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Fisc italien: contre-attaque fédérale requise

Filippo Lombardi.
Filippo Lombardi ne digère pas l'opération de la Guardia di Finanza.
Le conseiller aux Etats Filippo Lombardi (PDC/TI) veut que Berne suspende les négociations avec Rome sur la révision de l'accord de double imposition, après le raid transalpin contre les banques suisses. L'Italie rejette de son côté la voie des "mesures et contre-mesures".

"L'Italie a sollicité la Suisse l'été dernier en vue de négocier
une révision de la convention de double imposition entre les deux
pays, ce à quoi Berne s'est dite disposée. Il s'agit d'y intégrer
notamment les standards de l'OCDE en matière d'échange
d'information", a indiqué jeudi à l'ATS Thomas Brückner,
porte-parole de l'Administration fédérale des contributions.

Berne ne commente pas

Le Département fédéral des finances (DFF) ne donne pas
d'information concernant l'avancement des discussions, en cours, ou
leur contenu, a-t-il ajouté. Le DFF ne s'exprime pas davantage
concernant l'influence des dernières mesures prises par Rome sur
les tractations.



Pour Filippo Lombardi, la Suisse doit "suspendre ces négociations
jusqu'à ce que la situation soit éclaircie", dit-il dans un
entretien publié par la "Mittelland Zeitung". Il s'exprimait après
des perquisitions menées dans 76 agences de banques helvétiques ou
établissements bancaires liés à des intermédiaires suisses dans le
nord de l'Italie.



Pour la Suisse, ces perquisitions sont discriminatoires.
L'ambassadeur d'Italie a été convoqué mercredi par le Département
fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans ce contexte. Le DFF n'a
pas souhaité s'exprimer sur la demande de Filippo Lombardi.



Le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz a toutefois
réclamé mercredi des "mesures ciblées" contre la Péninsule, sans
entrer dans le détail. Des mesures punitives n'entrent toutefois
pas en ligne de compte, a-t-il dit.

Rome se défend de toute attaque

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a de
son côté mis en garde Berne contre toute mesure de représailles.
Pour lui, la voie des "mesures et contre-mesures n'est pas la
bonne".



Les mesures prises par le fisc italien relèvent d'"une question
interne d'investigations", a-t-il affirmée jeudi à l'agence
italienne ANSA. "La Guardia di Finanza italienne a exécuté des
ordres, elle ne pouvait refuser de le faire", a-t-il précisé.
L'Italie n'a "absolument rien contre la Suisse", avec laquelle les
relations sont "excellentes", a ajouté le ministre.



Le ministre italien des finances Giulio Tremonti a néanmoins
plusieurs fois exprimé son intention d'"assécher" la place
financière tessinoise. Filippo Lombardi exhorte Berne à ne pas
sous-estimer cette intention (lire ci-contre).



ats/jeh

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Giulio Tremonti trop bien informé

Selon Filippo Lombardi, Giulio Tremonti veut "se profiler par sa campagne contre la Suisse", également à l'égard du président du Conseil, Silvio Berlusconi.

"Nous devons prendre ce danger très au sérieux ! Car Giulio Tremonti est peut-être le seul ministre des finances du monde à avoir lui-même transféré d'importantes sommes sur des comptes en Suisse dans le cadre de sa précédente activité d'avocat d'affaires. Il s'agit donc d'un spécialiste en la matière", ajoute pour conclure Filippo Lombardi.

Chiasso lance une chasse aux sorcières

N'entendant pas assister passivement à l'offensive italienne contre la place financière tessinoise, la localité frontalière de Chiasso a pris le taureau par les cornes.

L'exécutif de la commune a ordonné des contrôles pour démasquer les espions du fisc transalpin sur son territoire.

Selon la mairie de la localité, divers indices montrent que des recherches sont menées dans la région de Chiasso, ce qui est illégal venant d'un Etat étranger.

La police tessinoise et les douaniers vont s'efforcer de mettre la main sur ces enquêteurs clandestins.

Les autorités appellent également la population à collaborer.

Pour certains, l'existence d'espions opérant en Suisse n'est qu'une rumeur répandue par Rome pour déstabiliser les fraudeurs, alors qu'une amnistie est en cours dans la Péninsule.

Cette amnistie a pour objectif de pousser les citoyens transalpins à rapatrier d'ici au 15 décembre leurs avoirs dissimulés à l'étranger, sous peine de sanctions salées.