Ces derniers mois, le canton de Zurich à lui seul a connu six féminicides suite à des violences conjugales.
A l'échelle européenne, la Suisse se place tristement parmi les pays où ces crimes sont les plus fréquents. Entre 2017 et 2018, les cas d'abus domestique y ont augmenté de 9%.
Introduction d'une géolocalisation?
Quelles sanctions pour les coupables et quelles mesures supplémentaires contre le fléau? Des élus de gauche et de droite exigent maintenant une géolocalisation continue des personnes interdites d'entrer dans le périmètre de leur victime.
Une solution à laquelle le commandant de la police neuchâteloise, Pascal Lüthi, ne croit pas, en tout cas pas pour l'instant. Il l'a dit lundi dans La Matinale de la RTS: "La technologie ne semble pas être mûre. Les polices ont examiné les choses de très près. Il peut y avoir des problèmes de couverture pour transmettre le signal, des problèmes de batterie, tout ça peut générer de nombreuses fausses alarmes. Il faut aussi imaginer que non seulement l'auteur, mais aussi la victime serait géolocalisée. Cela donne une complexité tactique énorme."
Quant à une autre proposition, celle de mettre en détention préventive de tels profils avant même qu'ils ne commettent un délit, Pascal Lüthi y voit aussi des limites: "On se rend bien compte ici que l'équilibre entre sécurité et liberté serait profondément affecté. Des principes fondamentaux de droit seraient aussi touchés."
Par ailleurs, certains élus suggèrent de définir la violence domestique comme une infraction en tant que telle.
Meilleure protection dès 2020
Pour pouvoir aboutir, ces propositions devront tout d'abord trouver des majorités aux Chambres fédérales et convaincre le Conseil fédéral, qui a d'ailleurs récemment renforcé le dispositif pour protéger les victimes de violence domestique.
Dès juillet 2020, elles ne devront plus assumer elles-mêmes les coûts d'une procédure judiciaire. Et dès 2022, un juge pourra contraindre un homme à porter un bracelet électronique. Mais il ne sera pas contrôlé en permanence, le gouvernement a jugé cette option trop coûteuse.
>> Lire aussi : Meilleure protection des victimes de violence domestique dès mi-2020 et Un collectif dénonce "le 100e féminicide de l'année" en France
Sujet radio: Marc Menichini
Adaptation web: ani/pym