C'est dans une interview accordée à la NZZ dimanche que Daniel Schmutz, CEO d'Helsana, a donné l'information. La CSS baisserait elle aussi ses primes pour 2020.
Du côté du Groupe Mutuel, Karin Perraudin s'avoue surprise par cette annonce: "Jusqu'à fin septembre, selon les règles de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), on n'a pas le droit de communiquer le niveau de nos primes", assène-t-elle, avant d'ajouter "par contre, ce que je peux dire, c'est que les coûts de la santé sont stabilisés depuis deux ans (...) donc c'est plutôt réjouissant et ça peut signifier qu'on n'aura en tout cas pas une augmentation forte cette année, plutôt une stabilité, voire une baisse".
Karin Perraudin espère que cette stabilité va perdurer. Et, pour y parvenir, "il faut maintenir l'effort sur les coûts avec l'ensemble des acteurs et partenaires du système de santé".
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Phénomène durable?
Le phénomène s'explique notamment par l'attitude des assurés qui se responsabilisent davantage, qui ont pris conscience que plus les coûts sont maîtrisés, plus les primes restent à un niveau acceptable. Mais la présidente du Groupe Mutuel mentionne également les "mesures qui ont été prises par les politiciens suisses, notamment au niveau des médicaments ou du dossier médical du patient. On a aussi le paquet proposé par Alain Berset qui sera discuté au Parlement: neuf mesures qui devraient mener à une réduction des coûts à terme".
Mais Christophe Kempf, le porte-parole de Santésuisse, la principale organisation de la branche des assureurs maladie, est moins optimiste sur la portée de telles mesures à moyen terme: "On partage l'avis que les primes l'année prochaine vont augmenter de manière très modérée, comme en 2019, mais quand on voit l'évolution des coûts de la santé pour cette année, les primes vont repartir à la hausse en 2021 déjà. On lisse, sur cette année et l'année prochaine, les primes qui avait été perçues "en trop" en 2018, étant donné que les coûts étaient inférieurs aux prévisions".
Xavier Alonso/pym
Pas de lobby professionnel
Interrogée sur les pratiques de sa caisse en matière de lobbying politique - une question d'actualité à moins de deux mois des élections fédérales - Karin Perraudin répond que le Groupe Mutuel soutient une quinzaine de candidats de toute la Suisse avec des sommes comprises "entre 0 et 2000 francs", en fonction des demandes et de certains critères (force électorale, liste prioritaire ou secondaire, soutien à un système de santé libéral).
Karin Perraudin précise que ces dons proviennent d'une fondation à but non lucratif, qui n'est pas financée par l'assurance maladie de base.